The study of the Late Eocene (Priabonian) otolith associations from Possagno, North-East Italy, and from the Synclinal d’Allons in Haute Provence, South-East France, allows for the reconstruction of a teleost fauna of 55 taxa, which is the most diversified assemblage presently known from the Upper Eocene Paleo–Mediterranean basin. Thirty-six taxa are identified at the species level, and five of those are new: “genus Alepocephalidarum” astrictus, “genus Lophiiformorum” canovae, “genus Agonidarum” sudans, “genus Uranoscopidarum” cochlearis and Aseraggodes laganum. In the Synclinal d’Allons, the otolith associations reflect a tropical to subtropical neritic environment with a few mesopelagic fishes. At Possagno, the associations indicate an environment that changed from one that was deep and exposed to the pelagic realm and then evolved to a more shallow sea with a well-diversified benthic life and less mesopelagic fishes. A paleobiogeographical analysis of all known data on Priabonian otoliths, worldwide, shows clearly a western Atlantic (Louisiana) and an eastern Atlantic–Paleomediterranean association. In the eastern Atlantic–Paleomediterranean association, the Aquitaine association not only differs from the Possagno–Allons association in function of its more distant geographical position, but also by its stronger oceanic character in the southern part of the basin, and by the occurrence in the north, of a very shallow water facies (Saint-Estephe Formation) that contains some taxa which are known nowhere else in the Priabonian. The Ukraine fauna is characterized by a high number of species, which have an Oligocene record in other European sites. The northern geographic location of Ukraine, combined with the good connections to both the North Sea Basin and the Turgai street can provide the explanation. Many Oligocene species (or their close relatives) probably already existed at Eocene times in more northern regions, but could penetrate only in more southern European seas since the strong cooling at the beginning of the Oligocene.

L’étude des otolithes provenant de Possagno (nord-est de l’Italie) et du Synclinal d’Allons (Alpes de Haute-Provence, sud-est de la France) a permis la reconstitution d’une faune de téléostéens comptant 55 taxa. C’est l’association la plus diversifiée actuellement recensée de l’Eocène supérieur du bassin Paléoméditerranéen. Trente-six taxa ont pu être identifiés au niveau de l’espèce et parmi eux, cinq sont nouveaux : « genus Alepocephalidarum » astrictus, « genus Lophiiformorum » canovae, « genus Agonidarum » sudans, «genus Uranoscopidarum » cochlearis et Aseraggodes laganum. Dans le Synclinal d’Allons, les associations d’otolithes reflètent un environnement néritique avec peu de poissons mésopélagiques, sous un climat tropical à subtropical. À Possagno, les associations indiquent un environnement néritique profond, bien exposé au domaine pélagique, évoluant progressivement vers une mer moins profonde, avec moins d’éléments mésopélagiques. L’analyse paléogéographique à l’échelle mondiale de toutes les données concernant des otolithes priaboniennes distingue clairement une association ouest atlantique (Louisiana) et une association est atlantique–paléoméditerranéenne. Dans cette dernière, l’association d’Aquitaine ne diffère pas seulement de celles de Possagno-Allons en fonction de son éloignement géographique plus considérable, mais aussi par son caractère plus franchement océanique dans la partie méridionale du bassin et par la présence dans le nord, d’un faciès très côtier (Formation de Saint-Estèphe), contenant certains taxa qui ne sont connus nulle part ailleurs au Priabonien. La faune d’Ukraine est caractérisée par un nombre élevé d’espèces qui, en Europe occidentale, ne sont connues qu’à partir de l’Oligocène. La position plus nordique de l’Ukraine, combinée avec de bonnes connections avec le bassin de la Mer du Nord et le détroit de Turgai, en fournit sans doute l’explication. Plusieurs « espèces oligocènes » (ou des formes très apparentées) existaient probablement déjà à l’Eocène dans des eaux plus nordiques, mais n’ont pu pénétrer dans les mers plus méridionales qu’à partir du refroidissement considérable, au début de l’Oligocène.