La tropomyosine est un composant des cellules musculaires et non musculaires. Elle est largement distribuée parmi les vertébrés où elle est considérée comme une protéine non allergisante, alors qu’elle est un allergène incontournable chez de nombreux invertébrés. Le haut degré d’identité de séquence d’AA entre les tropomyosines provenant de différentes espèces, confère à ces molécules une qualité de pan-allergène responsable d’allergies croisées entre les invertébrés. Cet allergène a été identifié et cloné pour de nombreuses sources allergéniques, que nous avons rapportées dans cet article. La tropomyosine joue un rôle d’allergène majeur pour les crustacés, alors qu’elle est définie comme un allergène mineur pour les acariens, les blattes, les escargots par exemple. Le clinicien a à sa disposition actuellement un dosage d’IgE spécifiques vis-à-vis de la tropomyosine de crevette (rPen a 1). Des sensibilisations de novo à la tropomyosine ont été décrites au cours d’immunothérapies spécifiques réalisées à partir d’extrait d’acariens. Les conséquences cliniques de cette nouvelle sensibilisation demeurent incertaines. Nous exposons deux cas dans lesquels la connaissance de cet allergène et la détermination d’une sensibilisation sérique à la tropomyosine de crevette ont permis d’affiner le diagnostic et de guider les choix thérapeutiques.

Tropomyosin is present both in muscle and non muscle cells. Vertebrate tropomyosins are non allergenic, but are allergenic in invertebrates. The high identity between amino acids of tropomyosins from different species is responsible for numerous cross reactivities which cause them to be considered as pan-allergens. Tropomyosins of different natural sources have been identified and cloned. They are major allergens in crustaceans but not in house dust mites or in cockroaches or snails for instance. Dosages of specific IgEs against shrimp tropomyosin (rPen a 1) are now available. New sensitisations to tropomyosin have been described in the course of mite immunotherapy, but the clinical consequences of these new sensitisations still remain uncertain. We describe two clinical cases in which the dosage of specific IgEs against tropomyosin allowed better assessment of the diagnosis and better therapeutic decisions.