L'alopécie acquise non cicatricielle est un motif de consultation fréquent, accompagné d'un retentissement socioprofessionnel et psychologique souvent important. Elle se définit par son caractère réversible avec possibilité de repousse compte tenu de l'absence de destruction du follicule pileux. Le diagnostic du type d'alopécie est essentiellement clinique, avec, d'une part, les alopécies circonscrites, telles que la pelade en plaques, l'alopécie de traction, la trichotillomanie et certaines alopécies infectieuses et, d'autre part, les alopécies diffuses, telles que l'effluvium télogène. La pelade est une affection dont la physiopathologie exacte est inconnue, de nature auto-immune probable, dont l'évolution spontanée est imprévisible, le pronostic étant essentiellement déterminé par l'âge de survenue et l'extension de l'atteinte initiale. De multiples traitements ont été essayés dans la pelade, mais seuls quelques-uns ont fait preuve de leur efficacité. L'alopécie de traction peut évoluer vers une alopécie cicatricielle si les habitudes de coiffure incriminées dans sa survenue ne sont pas supprimées. La trichotillomanie, où le patient s'arrache compulsivement des cheveux, peut être distinguée de la pelade par un examen clinique attentif. Sa signification psychopathologique et son pronostic sont bénins chez l'enfant et plus péjoratifs chez l'adulte. L'effluvium télogène chronique a été décrit plus récemment par rapport à sa forme aiguë, il représente le principal diagnostic différentiel de l'alopécie androgénétique féminine, son lien avec la carence martiale reste controversé, mais la supplémentation en fer est conseillée si les valeurs de ferritine sont abaissées. L'alopécie androgénétique n'est pas traitée ici. Dans cet article, nous reprenons les bases physiopathologiques, les caractéristiques cliniques, et nous précisons les éléments de la conduite à tenir diagnostique et thérapeutique permettant d'orienter le clinicien dans la prise en charge de chaque type d'alopécie.