Identifier les facteurs associés à la prescription ou non d’antibiotiques en médecine générale, dans trois infections courantes : l’angine, la bronchite aiguë (BA) et l’exacerbation de bronchite chronique (EBC).

Une étude transversale observationnelle a été conduite sur 574 sujets vus en consultation par 58 médecins généralistes tirés au sort. Les données relatives au médecin, au patient (cliniques, sociales, environnementales) et à l’antibiothérapie (type, motivations) ont été renseignées au cabinet lors de la consultation via un questionnaire standardisé.

Les recommandations pour l’angine, la BA et l’EBC étaient connues dans 100, 96 et 91 % des cas, respectivement. Un antibiotique a été prescrit dans 61 % des cas d’angine, 64 % de BA et 84 % d’EBC. L’adéquation entre la prescription ou non d’antibiotiques et les recommandations a été variable (angine : 81,3 %, exacerbation de BPCO : 89,6 %, bronchite aigue  : 36,5 %). Les critères cliniques ont été les principaux déterminants de la prescription antibiotique. Dans l’angine, un test de diagnostic rapide (TDR) a été réalisé dans 65 % des cas (positif dans 55 %), augmentant la conformité avec les recommandations à 93,7 %. Une seconde consultation, une mauvaise tolérance et une demande du patient favorisaient également significativement la prescription.

Les recommandations sont connues mais les définitions sémiologiques/limites nosologiques sont variables selon les praticiens. Elles doivent s’appuyer sur des enquêtes de pratiques, pour intégrer les facteurs jugés déterminants par les praticiens, y compris pour éventuellement réfuter leur intérêt. Les tests paracliniques aident à la décision thérapeutique et à la non prescription mais leur utilisation doit encore être étendue.

The authors wanted to identify the factors associated with prescription or non-prescription of antibiotics by general practitioners (GPs), for three frequent infectious diseases: tonsillitis, acute bronchitis (AB) and exacerbations of chronic bronchitis (ECB).

A cross-sectional study included 574 patients followed by 58 randomly selected GPs in Eastern France. Data on physicians, patients (clinical, social and environmental) and antibiotic treatment (type, motivations) was collected during the consultation via a standardized questionnaire.

Official recommendations for tonsillitis, AB and ECB were known by GPs in 100, 96 and 91% of the cases, respectively. An antibiotic was administered in 61% of tonsillitis cases, 64% of AB and 84% of ECB. The correlation between prescribing or not antibiotics and official recommendations was variable (tonsillitis: 81.3%, ECB 89.6%, AB: 36.5%). Clinical criteria were the main factors influencing antibiotic prescription. A rapid antigen detection test for streptococcus A was performed in 65% of tonsillitis cases (positive in 55%) increased conformity with recommendations to 93.7%. A second consultation, poor tolerance and patient demand were also significantly associated with a higher rate of antibiotic prescription.

Recommendations were known, but semiologic definitions and nosologic limits varied from one physician to another. Recommendations must be based on routine medical practice surveys to include factors influencing prescription, even if non significant. Paraclinical tests help in therapeutic decision making and in the non-prescription of antibiotics but such tests need to be more commonly used.