En France, les accidents domestiques constituent un problème majeur de santé publique, engendrant une mortalité et des handicaps considérables (3,4 % de la mortalité en 1995), ainsi que de nombreux congés maladie. Outre les accidents traumatiques, qui sont les plus fréquents, les accidents dus à des produits caustiques classiques ont diminué depuis 1980. Cette baisse de fréquence est due aux campagnes de prévention visant à faire prendre conscience du problème, ainsi qu'à l'amélioration de la sécurité des produits et de leur conditionnement. Alors que les accidents concernent essentiellement les très jeunes enfants et les personnes très âgées, l'ingestion délibérée à visée suicidaire est surtout le fait des adultes jeunes. L'oesophagite qui en résulte met immédiatement en jeu le pronostic vital en cas d'ingestion massive, ou avant la troisième semaine, à mesure que les brûlures progressent. Après la cicatrisation, le pronostic fonctionnel est menacé en raison des importantes résections nécessaires. En revanche, les accidents d'origine médicamenteuse sont en augmentation croissante, même si leur véritable fréquence reste difficile à évaluer avec précision, en raison de la grande variabilité de leur gravité. Les lésions oesophagiennes médicamenteuses sont, en règle générale, moins graves et plus faciles à traiter.

L'oesophagite, surtout dans ses formes bénignes, a longtemps été visualisée par des techniques radiographiques à double contraste. Aujourd'hui, les indications radiologiques se sont raréfiées, sauf dans des cas particuliers, et la radiologie a été supplantée par l'endoscopie.

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