Le MCI-Amnésique (MCI-A) constitue un état pré-démentiel conduisant à une maladie d’Alzheimer pré-démentielle (MA-PD). Chez le sujet normal, certains marqueurs cliniques prédiraient le passage vers le MCI-A. Nous avons étudié la “prédictivité” de la plainte mnésique, pour la conversion de contrôle normal (CN) en MCI-A, en utilisant deux échelles : l’EDC de MAC-NAÏR et la MFQ de GILEWSKY.

Cent onze patients d’âge moyen 69,77 (±8,87) ans et de MMS moyen 26,86 (±2,37) a été évaluée avec des tests mnésiques : RL-RI 16 de GROBER & BUSCHKE et 15 mots de REY (RAVLT). Ces patients ont bénéficié d’une autoévaluation de la dépression (GDS de YESAVAGE) et d’une mesure de la taille de l’hippocampe en IRM.

Dans l’ensemble de la population, le MFQ est corrélé à l’EDC, mais pas aux tests mnésiques. On observe une corrélation positive entre l’EDC, le RL-RI 16 et le RAVLT : plus les scores sont faibles aux tests de mémoire, moins les sujets se plaignent de leur mémoire. En divisant notre population en 4 sous groupes : 1) sans plainte et avec bons scores cognitifs (44 CN, MMS=27,29), 2) avec plainte et bons scores cognitifs (37 MCI-S, MMS=27,29), 3) avec plainte et scores cognitifs perturbés (13 MCI-A, MMS=25,69), 4) sans plainte et avec tests cognitifs perturbés (17 MA-PD, MMS=25,64). On observe, une évolution parallèle de la plainte mnésique et de l’état dépressif (GDS).

Le MCI-S se caractérise par une plainte mnésique, sans trouble cognitif, avec troubles thymiques associés. Il est prédictif d’une conversion en MCI-A, puis en MA-PD, où la plainte mnésique décroît, parallèlement à la dépression et les troubles mnésiques s’aggravent.