A ce jour, les résultats de la littérature montrent que beaucoup d’interventions ont été conçues pour aider les aidants. Certaines ont montré leur efficacité sur le fardeau de l’aidant et sur les symptômes comportementaux et psychologique (SCP) du patient. Cependant, encore trop peu d’études répondent à des critères de bonne qualité. Notre recherche a pour objectif d’étudier la faisabilité de ce type d’intervention dans le cadre d’un Centre Local d’Information et de Coordination (CLIC). Sa particularité réside dans le fait qu’elle touche une population socialement peu favorisée, vivant à domicile, majoritairement en milieu rural.

Les évaluations se sont effectuées, au domicile du patient, auprès de 52 dyades aidant-aidé (inclusion, 6 et 12 mois). Le fardeau de l’aidant a été évalué en utilisant l’échelle de fardeau de Zarit et les SCP en utilisant l’inventaire neuropsychiatrique (NPI) de Cumming. La répartition des dyades aidant-aidé a été randomisée. Les groupes se sont différenciés par les modalités et le contenu des consultations de suivi (groupe 1 suivi à la demande et groupe 2 suivi toutes les 4 semaines).

Les résultats montrent la faisabilité de ce type de prise en charge, notamment, par le peu de “refus” (9.6%) de continuer le suivi (sachant que la majorité des dyades aidantaidé n’étaient pas en demande, à l’inclusion, mais signalées au CLIC). D’autre part, l’évaluation de l’influence de l’intervention montre une diminution des scores de fardeau ainsi que des SCP à 6 mois. Ces diminutions semblent perdurer dans le temps. A ce jour, toutefois, nous ne pouvons pas conclure avec certitude que ces diminutions s’observent plus dans un groupe que dans l’autre, même si nous observons des tendances.

Ces résultats suggèrent que le soutien aux aidants permet un bénéfice autant pour le patient que pour l’aidant et renforce l’idée de la nécessité de développer un accompagnement spécifique des aidants de patients atteints de démence.