L’imagerie cérébrale permet de mieux comprendre la physiopathologie et l’origine des troubles cognitifs dans la maladie d’Alzheimer. Les altérations cérébrales morphologiques affectent en premier lieu la région hippocampique, particulièrement dans sa partie antérieure (Chételat et al., 2008a), tandis que les altérations fonctionnelles touchent d’abord le cortex cingulaire postérieur (Chételat et al., 2008b). Cette discordance entre les deux profils d’atteinte cérébrale suggère des hypothèses de disconnection et de mécanismes compensatoires qui trouvent un support dans les études en TEP (Villain et al., 2008) et en IRMf. Ces études permettent également de mieux comprendre le rôle des altérations cérébrales dans l’apparition des troubles de la mémoire épisodique dans la maladie d’Alzheimer. Les résultats convergent vers l’implication préférentielle de l’hippocampe dans ces troubles, mais soulignent aussi le rôle d’autres structures cérébrales, selon les processus mnésiques considérés (encodage versus récupération), le délai entre l’encodage et la récupération des informations (restitution de souvenirs du passé lointain versus récent) ou encore la sévérité de la démence. En effet, si l’hippocampe est bien impliqué à un stade précoce de la maladie, ensuite, des régions néocorticales interviennent, suggérant le recours à des mécanismes compensatoires (Desgranges et al., 2002). Le cortex frontal semble jouer un rôle de premier plan dans ces mécanismes comme l’indiquent une récente méta-analyse des études réalisées en IRMf dans la maladie d’Alzheimer (Schwindt et al., 2008) et une étude longitudinale du profil d’altération métabolique chez des patients avec Mild Cognitive Impairment (Fouquet et al., sous presse). Au total, le profil des atteintes cérébrales dans la maladie d’Alzheimer est de mieux en mieux connu et facile à distinguer de celui qui caractérise le vieillissement normal.