C27 Agitation et troubles de l’attention - 13/11/09
Résumé |
Parmi les manifestations non cognitives des démences, l’agitation, sous toutes ses formes, est un des symptômes les plus fréquents et gênants pour l’entourage et les soignants. Elle s’accompagne souvent d’autres symptômes comorbides qui peuvent l’expliquer. Les agitations ‘isolées’ (déambulations, comportements stéréotypés et cris répétés) ont souvent un caractère énigmatique et dérangeant. Elles ont conduit à la mise en place de structures spécialisées dans leur prise en charge. Cette dernière n’est pas toujours dans le meilleur rapport efficacité/tolérance dans son approche médicamenteuse. Les options comportent toutes les classes de psychotropes, choisis en fonction de la comorbidité, des habitudes et de la tolérance : antipsychotiques, benzodiazépines, molécules sérotoninergiques, agents thymorégulateurs, inhibiteurs de l’acétylcholinestérase, voire carbamates… Beaucoup se sont avérés peu efficaces, parfois aggravants, voire délétères. Les altérations des voies de neurotransmission dans les démences peuvent concerner celle de la dopamine. Cela peut entraîner un déficit de l’attention, surtout si les voies noradrénergiques sont aussiconcernées. Différents types d’attention sont couramment définis : la vigilance, l’attention soutenue, l’attention divisée et l’attention sélective. Le modèle du ‘trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité’, observable chez l’enfant, caractérisé le plus souvent par un manque d’attention soutenue, une agitation et traité par le méthylphénidate (MPH), substance psychostimulante, incite à s’interroger sur l’analogie possible à examiner chez le sujet dément agité. Déjà testée avec succès dans la narcolepsie, la maladie de Parkinson, les patients avec séquelles neurologiques de type déficit de l’attention après traumatisme crânien, la dépression terminale, comme potentialisateur de l’antidépresseur dans la dépression du sujet âgé, dans les comportements à risque de la variante frontale de la démence fronto-temporale, face à l’apathie et tous les symptômes négatifs de la maladie d’Alzheimer (MA), il a aussi fait l’objet d’études de cas d’insomnie avec déambulation nocturne dans la MA avec résultats positifs. Une non-réponse de l’agitation aux médications habituelles devrait faire suspecter un trouble de l’attention sous-jacent. Malgré les réserves d’utilisation du MPH (tension artérielle, fréquence cardiaque et certains troubles psychiques), il doit être envisagé dans le traitement de l’agitation. Il reste à bien préciser le type d’agitation et la méthode pour la relier à un déficit attentionnel.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 34 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.