P3-26 L’effet de l’appartenance de l’objet dans la démence sémantique - 13/11/09
Résumé |
Introduction |
Il est régulièrement rapporté dans la littérature sur la démence sémantique que certains patients reconnaissent et dénomment mieux les objets leur appartenant que les mêmes objets ne leur appartenant pas. Peu d’études ont pourtant essayé de valider cet effet dans un contexte expérimental. La manière dont ce facteur fonctionne est donc mal compris, car il peut être confondu avec la notion de fréquence. Curieusement très peu de choses sont connues sur le système anatomo-fonctionnel permettant de gérer la notion d’appartenance (cet objet m’appartient, cet objet nous appartient, cet objet ne m’appartient pas, cet objet appartient à X). Il s’agit pourtant d’un système extrêmement important pour la vie sociale.
Méthodes |
4 patients présentant une démence sémantique à des stades différents, 6 patients présentant une maladie d’Alzheimer et 20 sujets contrôles ont passé deux tâches expérimentales. 10 objets appartenant au sujet, 10 à son conjoint et 10 distracteurs ont été utilisés dans la première expérience. 36 objets nouveaux ont été utilisés dans la deuxième expérience, répartis expérimentalement entre “ceux appartenant au sujet”, “ceux appartenant à l’expérimentateur” et “ceux n’appartenant à personne”. La dénomination, la reconnaissance et l’appartenance formelle ont été évaluées dans les deux tâches. Un questionnaire d’égocentrisme et une analyse du discours ont également été utilisés.
Résultats |
Les sujets contrôles ont obtenus une performance de près de 100% à l’ensemble des mesures. Les sujets avec démence sémantique ont présenté un avantage discret mais systématique de l’objet personnel vs les autres objets aussi bien à la première tâche (objets appartenant réellement au sujet) qu’à la deuxième (objets venant d’être attribués au sujet). Cet effet n’est pas retrouvé dans les tâche d’appartenance formelle (déterminer explicitement à qui appartient l’objet), contrairement au groupe de patients Alzheimer. Les tâches d’appartenance formelle sont diminuées dans les deux groupes de patients.
Conclusion |
Ces résultats corroborent les impressions cliniques d’un “avantage” pour les objets personnels, indépendamment de la fréquence (tâche 2). Cet effet apparaît cependant faible (env. 10% d’amélioration). La performance aux tâches d’appartenance formelle corrèle au statut de la mémoire déclarative, indiquant qu’elle est reliée à ce système.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 80 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.