P3-47 Etude des déficits d’inhibition lors de la récupération en mémoire dans la maladie d’Alzheimer et le vieillissement normal par un paradigme d’oubli dirigé - 13/11/09
Résumé |
Un déclin des processus inhibiteurs est suspecté au cours du vieillissement normal et lors des stades précoces de la Maladie d’Alzheimer (MA). Si des déficits d’inhibition sont classiquement décrits chez les sujets âgés et les MA quand des processus d’inhibition contrôlée interviennent lors de l’encodage des informations ou lors de leur maintien en mémoire, une atteinte différentielle est observée quand l’inhibition est en jeu lors de la récupération en mémoire : ces processus continueraient à être efficients chez les sujets âgés mais pourraient être altérés chez les MA (comme en témoigne par exemple la présence de nombreuses intrusions dans les tâches de mémoire). L’objectif de cette recherche est d’explorer les capacités d’inhibition mises en oeuvre lors de la récupération en mémoire chez des participants sains jeunes et âgés, et des patients Alzheimer, afin de mettre en évidence un déficit d’inhibition spécifique à la MA. Une tâche connue pour impliquer un tel type d’inhibition est la tâche d’oubli dirigé avec une méthode par liste : une liste est présentée suivie d’un indice spécifiant au sujet qu’il doit soit “mémoriser” les mots qu’il vient de voir, soit les “oublier”. Après une seconde liste puis un court délai le sujet doit rappeler tous les mots qui lui ont été présentés. L’effet d’oubli dirigé, signe d’une inhibition efficace, est basé sur la différence entre le rappel des items “à mémoriser” et le rappel des items “à oublier”. Nous nous attendions à observer un effet d’oubli dirigé équivalent chez les sujets jeunes et les âgés et un effet d’oubli dirigé réduit voire absent chez les MA. Deux expériences impliquaient des groupes distincts de MA, sujets sains âgés et jeune, avec dans la première expérience des listes sans lien sémantique et dans une seconde expérience, des listes de mots “à oublier” et “à mémoriser” composées de mots appartenant aux mêmes catégories sémantiques, majorant ainsi la difficulté à inhiber les mots “à oublier”. Dans les 2 expériences nous avons pu observer un effet d’oubli dirigé chez les participants jeunes comme chez les âgés contrôles, suggérant une absence de déficit de la fonction inhibitrice lors de la récupération en mémoire chez ces derniers. En revanche, cet effet était absent pour les MA. La pertinence d’un tel paradigme pour évaluer les capacités d’inhibition peut cependant être questionnée, la chute des performances des MA s’observant principalement pour les items “à mémoriser”.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 165 - N° 10S1
P. 90 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.