Mosimann et al. (2005) ont montré que les saccades horizontales étaient anormales dans la démence à corps de Lewy (DCL), mais pas dans la maladie d’Alzheimer (MA). L’objectif de cette étude est d’aller plus loin dans ce domaine, et en examinant les saccades horizontales et verticales.

Nous avons examiné les saccades horizontales et verticales de 10 personnes âgées en bonne santé et de 15 patients avec DCL. Deux conditions ont été utilisées : gap (le point de fixation s’éteint avant l’apparition de la cible périphérique) et overlap (le point de fixation reste allumé après l’apparition de la cible périphérique). Le paradigme gap est connu pour favoriser l’initiation rapide des saccades. Les mouvements oculaires ont été enregistrés avec l’oculomètre Eyelink II.

(i) Comme pour les contrôles et les patients DCL, les latences moyennes étaient plus courtes dans la tâche gap que dans la tâche overlap (de 118 ms pour les patients versus 105 ms pour les contrôles). (ii) Cependant, pour les deux tâches, la latence des saccades, qu’elles soient horizontales ou verticales, était plus longue pour les patients DCL. La latence moyenne des saccades horizontales était 343 ms pour les patients versus 183 ms pour les contrôles (gap) et 476 ms versus 292 ms (overlap) ; la latence moyenne des saccades verticales était 376 ms versus 197 ms (gap) et 480 ms versus 267 ms (overlap).

Le ralentissement général de la latence, aussi bien pour des saccades horizontales et que verticales et même dans la tâche gap, reflète des déficits étendus dans les aires corticales (par exemple pariétal et frontal) et sous-corticales impliquées ; les générateurs sont distincts au niveau souscortical pour les saccades horizontales (formation réticulée paramédiane du pont) et les saccades verticales (faisceau longitudinal médian).