Les sujets MCI bien qu’autonomes sont gênés dans les activités de vie quotidienne les plus complexes (Perneczky et al., 2006), ceci a été notamment mis en évidence grâce à des échelles d’évaluation spécifique (Juillerat, 2008). Les effets bénéfiques d’une prise en charge cognitive de ces patients semblent encourageants (Belleville et al., 2006 ; Kurz et al., 2009 ; Talassi et al., 2007 ; Wenisch et al., 2007) ; y compris sur les activités de vie quotidienne (Troyer et al., 2008 ; Willis et al., 2006).

Nous avons réalisé une étude auprès de 21 sujets présentant un trouble cognitif léger (MCI) amnésique ou non, avec ou sans dépression, suivis dans 3 groupes différents durant 3 mois (une séance par semaine). Les exercices proposés avaient pour objectif de travailler les capacités attentionnelles et mnésiques et de sensibiliser les patients à utiliser au mieux des aides externes. Pour évaluer les effets de la prise en charge, un bilan neuropsychologique : épreuve du RL/RI-16 items, fluences verbales, sub-tests “similitudes”, “code” et “cubes” de la Wais-R, et des questionnaires de qualité de vie, de dépression et d’anxiété étaient proposés en pré et post prise en charge.

Les participants affirmaient avoir retiré un bénéfice dans leur vie quotidienne non significatif sur l’échelle de qualité de vie retenue (effet plancher). Concernant les tests cognitifs, nous observons une amélioration significative uniquement pour les rappels libres du RL/RI-16 items. Nous observons également un effet significatif pour les scores à l’échelle de dépression (QD2A).

Les sujets MCI semblent tirer profit de la réadaptation cognitive. Il reste à démontrer cela dans un bilan pré et post groupe et à distinguer un effet “psychodynamique” d’un effet cognitif. Dans l’expertise réalisée, ils améliorent leurs performances en rappel libre ce qui peut témoigner de l’amélioration thymique et/ou du travail particulier (et des informations données) concernant l’encodage et la récupération. Un bilan centré sur l’amélioration des fonctions exécutives, notamment dans des tests écologiques couplés à des questionnaires de vie quotidienne doit être dans l’avenir proposé afin de mieux mesurer l’impact de la prise en charge neuropsychologique spécialisée.