Le but de cette étude est de documenter le processus de segmentation des mots par l’enfant dans les contextes de liaison, où la frontière entre un mot1 et un mot2 est ambiguë. Une expérience d’amorçage chez des enfants prélecteurs de cinq à six ans cherche à déterminer la nature des représentations lexicales à l’aide d’une tâche de dénomination d’images. Les cibles (deux ours) sont précédées de l’audition de séquences lexicalement reliées à la cible ou non et partageant ou non la même consonne de liaison (trois ours, un ours, trois oublis, un oubli). Les résultats suggèrent l’attachement de la liaison à différentes variantes du mot2 (/zurs/, /nurs/ pour ours). Ils confortent le modèle d’acquisition de la liaison basé sur l’usage [J Child Lang 36 (2009) 557–596].

The goal of the present study is a better understanding of the mechanisms involved in child segmentation of words in liaison context, where the boundary between a word1 and a word2 is ambiguous. In a priming experiment in prereaders aged 5–6 years, we examined the nature of the lexical representations, using a picture-naming task (deux ours). Targets were preceded by lexically related or unrelated auditory primes, that share the same liaison consonant or not (trois ours, un ours, trois oublis, un oubli). The results suggest that the liaison consonant is lexically encoded at the initial of variants of the word2 (/nurs/, /zurs/ for ours). They support the usage-based model of liaison acquisition [J Child Lang 36 (2009) 557–596].