La curiethérapie par implants d’iode 125 est une des techniques de référence pour la prise en charge des patients atteints d’un cancer de prostate à faible risque de rechute biochimique avec bonne fonction urinaire. Cette analyse rétrospective évalue la toxicité urinaire, digestive et sexuelle et les facteurs pouvant influer sur leur durée.

D’août 2000 à novembre 2007, 176 patients atteints d’un adénocarcinome prostatique ont bénéficié d’une curiethérapie. La toxicité urinaire, digestive et sexuelle a été évaluée selon la classification Common toxicities criteria for adverse events, version 3.0 (CTCAE V3.0). Au sein de chaque catégorie de toxicité, le nombre de complications urinaires (dysurie, pollakiurie, etc.), digestifs (rectorragie, diarrhées, etc.) et sexuels (dysérection, perte de la libido, etc.) a été recensé et analysé selon des critères liés au patient, à l’implant, aux données dosimétriques et aux caractéristiques de la toxicité. Les facteurs identifiés comme pronostiques d’une longue durée de toxicité en analyse unifactorielle (test du Log Rank) ont été retenus en analyse multifactorielle (modèle de Cox).

Le suivi médian était de 26 mois (1–87). Cent quarante-sept patients (83,5 %) ont souffert d’une toxicité urinaire dont 29,5 % (86 patients) de grade 2 et 2,4 % (sept patients) de grade 3. En analyse unifactorielle, ont été reconnus comme facteurs de risque de durée de la toxicité urinaire le grade supérieur ou égal à 2 (p=0,037), la présence de troubles initiaux (p=0,027) et un nombre de complications supérieur ou égal à 2 (p=0,00032). Seul le nombre de toxicités urinaires était identifié comme facteur indépendant en analyse multifactorielle (p=0,04). Soixante et onze patients (40,6 %) ont souffert de toxicité digestive dont 3 % (six patients) de grade 2 et aucun de grade 3. Ont été reconnus comme facteurs de risque de durée de la toxicité digestive en analyse unifactorielle et analyse multifactorielle : un nombre de complications digestives supérieur ou égal à 2 (analyse unifactorielle : p=0,00129, analyse multifactorielle : p=0,002) et un âge inférieur ou égal à 65 ans (analyse unifactorielle : p=0,004, analyse multifactorielle : p=0,007). Quatre-vingt trois patients (47,4 %) ont souffert d’une toxicité sexuelle dont 26,9 % (49 patients) de grade 2 et 5 % (neuf patients) de grade 3. Un nombre de grains supérieur à 75 (p=0,032), un grade supérieur ou égal à 2 (p<0,0001) étaient identifiés comme facteurs de longue durée de toxicité en analyse unifactorielle. Seul le grade était considéré comme facteur indépendant en analyse multifactorielle (p=0,0015).

La durée des complications urinaires, digestives et sexuelles sera d’autant plus longue que le nombre de complications et l’intensité de leur grade seront grands. Cette analyse permet de fournir au patient des informations plus précises quant à la persistance de ses complications post-thérapeutiques.

For patients with good urinary function and presenting with a low risk prostate cancer, prostate brachytherapy using iodine implants represents one of the techniques of reference. This retrospective analysis investigates urinary (U), digestive (D) and sexual (S) toxicities and their prognostic factors of duration.

From August 2000 to November 2007, 176 patients presenting with prostate adenocarcinoma underwent interstitial brachytherapy. Urinary, digestive and sexual toxicities were classified according to Common toxicities criteria for adverse events, version 3.0 (CTCAE V3.0). For each toxicity (U, D, S), the number of complications U (dysuria, nicturia…), D (proctitis, diarrhea…) and S (sexual dysfunction, loss of libido, …) was listed and analyzed according to criteria related to the patient, implant, dosimetric data and characteristics of the toxicity. Prognostic factors identified in univariate analysis (UVA) (Log Rank) were further analyzed in multivariate analysis (MVA) (Cox model).

With a median follow-up of 26 months (1–87), 147 patients (83.5 %) presented urinary toxicities. Among them, 29.5 % (86 patients) and 2.4 % (seven patients) presented grade 2 and 3 U toxicity respectively. In UVA, urinary grade toxicity greater than or equal to 2 (p=0.037), the presence of initial U symptoms (p=0.027) and more than two urinary toxicities (p=0.00032) were recognized as prognostic factors. The number of U toxicities was the only prognostic factor in MVA (p=0.04). D toxicity accounted for 40.6 % (71 patients). Among them, 3 % (six patients) were grade 2. None were grade 3. Two factors were identified as prognostic factors either in UVA and MVA: the number of D toxicities greater than or equal to 2 (univariate analysis: p=0,00129, multivariate analysis: p=0,002) and age less than or equal to 65 years (univariate analysis: p=0,004, multivariate analysis: p=0,007). Eighty-three patients (47.4 %) presented a sexual toxicity; 26.9 % (49 patients) and 5 % (nine patients) were scored as grade 2 and 3 respectively. A number of seeds greater than 75 (p=0.032) and S grade greater than or equal to 2 (p<0.0001) were recognized as prognostic factors in UVA. S grade was the only prognostic factor in MVA (p=0.0015).

The duration of U, D and S toxicity is strongly correlated with a high number of toxicities and the grade of toxicity. This analysis allows for better information given to the patient regarding the duration of the post-treatment complications.