L’après-communisme et le déclin du syndicalisme à l’Est : leçons de Pologne et d’ailleurs - 26/11/09
Résumé |
Depuis 1989, les syndicats ont connu en Europe de l’Est, sur presque tous les plans, un net recul. Ce déclin tient non seulement aux réformes économiques mais aussi à des facteurs plus subjectifs : les réactions suscitées par l’héritage de la période communiste et l’animosité des travailleurs qualifiés vis-à-vis des travailleurs non qualifiés, qui ont nourri auprès des syndicalistes eux-mêmes un certain scepticisme quant à la valeur du syndicalisme. Depuis le tournant du siècle, toutefois, cinq facteurs favorisent un certain renouveau : les impératifs de survie de la bureaucratie syndicale, l’entrée dans l’Union européenne (UE), l’émergence d’une solidarité syndicale transfrontalière, l’arrivée d’une nouvelle génération de travailleurs et la fin de l’après-communisme dans l’entreprise, où, suite au licenciement des travailleurs surnuméraires, les syndicats ne se sont plus trouvés tenus de défendre le personnel non qualifié. Ce renouveau syndical se heurte cependant encore à trois obstacles, de nature idéologique (la méfiance persistante vis-à-vis des syndicats), organisationnelle (la pléthore des petites entreprises) et structurelle (la situation dans l’économie mondialisée). Le taux de syndicalisation devrait rester peu élevé, avec l’émergence dans le secteur manufacturier de quelques syndicats plus puissants, à l’allure plus élitiste et plus masculine, avec une moindre conscience de classe que dans le passé ; ailleurs, et tout particulièrement dans le secteur public, le syndicalisme devrait végéter. Un tel schéma ne favorise pas une démocratie libérale stable.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Abstract |
Trade unions in Eastern Europe have declined in almost all aspects since 1989, due not just to economic restructuring but to subjective factors such as reactions to communist-era legacies and skilled workers’ animosities towards the unskilled, which made union officials themselves skeptical of the value of unions. Starting around the turn of the new century, however, five factors now favor revival: survival imperatives of the union bureaucracy, incorporation into the European Union, emerging cross-border labor solidarity, a new generation of workers, and the end of postcommunism in the firm, or the dismissal of unessential workers, which means union officials no longer need to defend the unskilled. Three obstacles, however, continue to work against union revival: ideological (continued distrust of unions), organizational (plethora of small firms), and structural (location in the global economy). Organized labor is likely to remain weak, with a few stronger unions emerging in the manufacturing sector that are more elitist, male, and less class oriented than those in the past, while unions chiefly in the public sector would flounder. Such an arrangement is not conducive to stable liberal democracy.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Syndicalisme, Postcommunisme, Syndicats, Relations industrielles, Solidarité, Travailleurs qualifiés, Travailleurs non qualifiés, Solidarité syndicale
Keywords : Labor, Postcommunism, Trade unions, Industrial relations, Solidarity, Skilled workers, Unskilled workers, Labor solidarity
Plan
Traduit de l’anglais par Éric de Callataÿ. |
Vol 51 - N° 4
P. 536-557 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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