La douleur postopératoire est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable vécue par les patients récemment opérés. Fréquemment, nos patients rapportent un soulagement insuffisant de leurs douleurs postopératoires. Le but de notre travail a été d’évaluer l’intérêt, accordé par les infirmiers, à la prise en charge de la douleur postopératoire.

Nous avons proposé un questionnaire aux infirmiers de deux services de chirurgie générale et au personnel d’une unité de réanimation chirurgicale. Trois thèmes ont été étudiés chez ces infirmiers : les connaissances médicales concernant la douleur, les attitudes devant un patient souffrant après une opération et les attitudes au sein de l’équipe soignante.

Nos infirmiers connaissent les indications des antalgiques mais ils ignorent leurs durées et leurs modes d’action. Soixante pour cent pensent que les cicatrices médianes font le plus mal, alors que 40 % pensent que c’est plutôt la gangrène du pied diabétique qui donne plus de douleur. Ils sont tous convaincus que la voie d’abord cœlioscopique améliore le confort postopératoire. Aucune préparation psychologique préopératoire n’est pratiquée par ces infirmiers. Pour 92 % des infirmiers, la prescription d’antalgiques en postopératoire ne doit pas être systématique, parmi eux 70 % la réserve aux douleurs très importantes. L’efficacité de la dose d’antalgique administrée et ses effets secondaires sont vérifiés par 63 % des infirmiers. Aucune échelle d’évaluation de la douleur n’est utilisée par nos infirmiers. Un tiers d’entre eux se permettent d’administrer des antalgiques sans en aviser le médecin. L’importance de la charge de travail et le manque de disponibilité des médecins représentent les principales difficultés rencontrées par les infirmiers lors de la prise en charge de la douleur.

Le cadre infirmier est conscient de l’importance de la prise en charge de toute douleur postopératoire, leurs connaissances médicales concernant la douleur sont limitées et leurs attitudes au sein de l’équipe de soins manquent de structuration et de professionnalisme.

Postoperative pain is an unpleasant sensorial and emotional experience sensed by the recently operated patients. Frequently, our patients report an ineffective pain control. The aim of our study was to evaluate the consideration of pain by paramedical staff.

We proposed a questionnaire to the nurses working in two general surgery departments and in a postoperative intensive care unit. Three topics were studied: nurse’s medical knowledge concerning the pain, their attitude in front of a patient suffering from postoperative pain and their attitude within the medical team.

Our nurses know the indications of analgesia but they do not know their efficiency duration and practical details; 60 % think that abdominal wounds lead to the highest degree of pain; 40 % think that diabetic foot with gangrene is the most painful pathology. All nurses were convinced that laparoscopy improves postoperative comfort. No preoperative psychological preparation was practiced by our nurses. For 92 % of them, the prescription of analgesic after surgery should not be systematic, among them, 70 % reserved these treatments for high pain degrees. The efficiency of analgesic administered and its adverse were verified by 63 % of nurses. No scale was used for the measurement of pain. One out of three nurses took the liberty of administrating analgesic without medical prescription. For nurses, the workload and the unavailability of doctors represent the main difficulty encountered in the management of pain.

Our study shows that nurses are aware of the importance of postoperative pain management; their medical knowledge about pain is limited and their attitude within the medical team is not structured and lacks professionalism.