La psychopharmacologie a émergé de la pharmacologie il y a près de 60 ans. Ses premières découvertes furent fortuites mais, progressivement, l’essor de la neurobiologie qu’elle a suscité, a instauré une grande rigueur scientifique dans ses recherches. Elles se sont automatisées, avec le criblage à haut débit, qui détermine l’affinité des multiples molécules à tester pour de nombreuses cibles biologiques. Il est suivi de l’analyse des modalités de l’interaction avec ces cibles, l’activité intrinsèque en particulier. L’absence habituelle de spécificité pour une seule cible a conduit à tirer parti d’actions composites les plus appropriées pour manipuler certaines fonctions cérébrales perturbées. Ces études in vitro sont désormais préalables aux études in vivo. Ces dernières privilégient les modèles comportementaux qui miment au mieux certaines affections mentales. Nous avons pris pour exemple le développement d’une lignée de souris « dépressives ». Une efficacité potentielle étant reconnue, les essais cliniques, visant à conférer la dignité de médicament aux agents présélectionnés, ne seront pratiqués qu’après l’obtention d’informations supplémentaires, ayant trait à leur toxicité ainsi qu’à leur pharmacocinétique. Enfin, nous avons présenté diverses cibles putatives pour le développement de nouveaux antidépresseurs.

Psychopharmacology is a 60-year-old specialized branch of pharmacology. Its first discoveries were fortuitous but, progressively, with the development of neurobiology, it has transformed and modified its research modalities, imposing a rational approach and scientific rigour. It has also been automatized, especially with the “high throughput screening”, which measures the affinity of a very large number of molecules to be tested for a number of biological targets, followed by the determination of the manner of interaction, especially intrinsic activity. Commonly, a molecule is not specific to a determined biological target, and one is prompted to take advantage of composite actions for an appropriate manipulation of disturbed cerebral functions. These in vitro studies now precede in vivo studies. The studies favour behavioural models which closely mimic definite psychiatric diseases. We have chosen for illustration the development of a “depressive” line of mice. When a potential efficacy has been observed, before performing the clinical studies necessary to fulfil the criteria characteristics of a true drug, further information, dealing with toxicity and pharmacokinetics, should be obtained. Finally, we have also presented various putative targets which should inspire the development of new antidepressant drugs.