Dépression et traitement antidépresseur pendant la grossesse : quels effets à long terme sur le sommeil de l’enfant ? - 07/12/09
pages | 8 |
Iconographies | 1 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
La dépression est une pathologie fréquente chez la femme, particulièrement lors de la période de vulnérabilité psychique qu’est la grossesse. De nombreux travaux ont montré que les conséquences de cette pathologie pouvaient être majeures aussi bien pour la mère que pour l’enfant à naître. Une étude réalisée à deux et 24 semaines chez des nouveau-nés de mères déprimées révèle la présence d’un allongement de la latence d’endormissement, d’une augmentation des éveils intrasommeil et d’une diminution de la durée de sommeil. On sait, par ailleurs, que la dépression maternelle et plus particulièrement la dépression maternelle pendant la grossesse, représentent des facteurs de risque de dépression chez l’enfant et l’adolescent, à l’origine de perturbations spécifiques de leur sommeil. La question se pose alors de l’origine et de la nature des troubles du sommeil chez l’enfant de mère déprimée : sont-ils liés à l’épisode dépressif majeur maternel ou aux éléments dépressifs des enfants eux-mêmes ? D’après nos résultats et selon les quelques données de la littérature, la dépression maternelle vie entière serait un facteur prédictif chez l’enfant, d’une altération du sommeil qui évolue avec l’âge. Elle se caractérise principalement : chez les enfants par une diminution du pourcentage de sommeil paradoxal, et chez les adolescents par une réduction du temps total de sommeil et de son efficience. Étant donné l’ensemble des effets néfastes de la dépression durant la grossesse pour la mère et pour l’enfant, il apparaît essentiel de traiter efficacement cette pathologie. Lorsqu’un antidépresseur est nécessaire, il faut pouvoir utiliser le plus sûr pour l’enfant. En ce sens, des inquiétudes persistent à propos de l’exposition aux inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS) lors du troisième trimestre de grossesse. Ce problème est souligné par les résultats de la recherche sur l’animal qui montrent que les traitements ISRS néonataux ont des effets délétères sur le sommeil et le comportement émotionnel des petits et que ces altérations persistent pendant toute la vie. Il est donc important de poursuivre les investigations afin de déterminer l’ensemble des conséquences de ces traitements sur l’enfant à naître et notamment sur sa vulnérabilité aux troubles du sommeil et de l’humeur. Sur la base des résultats de la recherche expérimentale, de nouveaux traitements visant à protéger les enfants à naître des effets négatifs des ISRS pourraient être envisagés.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Depression is a frequent pathology in women, particularly during pregnancy, a period of psychic vulnerability. Numerous studies have shown that this disorder can have major consequences for the mother but also for the child to be born. A study of sleep in these children with the observation from the age of two to 24 weeks shows the presence of an increase in the sleep latency and in the time awake during the night, and a reduction in the sleep duration. Meanwhile, it is well-known that maternal depression, and even more major depression during pregnancy, is a risk factor for depression in children and adolescents, classically associated with specific sleep alterations. Thus, the following question arises: are the sleep alterations a consequence of the mood disorder in the mother, or are they the classical parallel of the depressive state in the child or adolescent himself? From our recent results and the rare data in the literature, it seems that maternal depression is a risk factor, in the child, of sleep disorders that change with age. They consist essentially, for children in a reduction of paradoxical sleep, and for adolescents in a decrease of total sleep time and of sleep efficiency. Given the negative effects of depression on the mother as well as on the child, it seems of primary importance to treat this pathology during pregnancy, and to propose a treatment with minimal deleterious effects on the child to be born. In this respect, the exposure to SSRI during the third trimester of pregnancy is a matter of concern, even so more when considering the results of animal research. Indeed, neonatal SSRI exposure in rodents induces sleep and behavior disorders that persist throughout life. Thus, there is a need to explore further the long-term effects of in utero exposure to SSRI on the child, and notably on its life-long vulnerability to sleep and mood disorders. Finally, on the basis of experimental data, new treatments can be developed, that aim at protecting the baby from the negative effects of the SSRI, while preserving the therapeutic efficacy in the mother.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Antidépresseur, Dépression maternelle, Exposition néonatale, Grossesse, ISRS, Sommeil de l’enfant
Keywords : Antidepressants, Infant sleep, Maternal depression, Neonatal exposure, Pregnancy, SSRI
Plan
Vol 6 - N° 4
P. 126-133 - octobre 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?