S'abonner

Efficacité de l’escitalopram et sévérité de la dépression : nouvelles données - 08/12/09

Doi : 10.1016/j.encep.2009.10.004 
C. Spadone
CHU Saint-Louis, AP–HP, université Paris–Diderot, 1, avenue Claude-Vellefaux, 75010 Paris, France 

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

pages 9
Iconographies 5
Vidéos 0
Autres 0

Résumé

Selon les données récentes de la littérature, les formes sévères de dépression représentent environ la moitié de l’ensemble des épisodes dépressifs caractérisés ; leur prise en charge est, de ce fait, un véritable enjeu de santé publique. Leur traitement repose en premier lieu, selon les recommandations des différentes autorités de santé, sur les médicaments antidépresseurs. Une méta-analyse récente sur 12 antidépresseurs de nouvelle génération (Cipriani et al., 2009) a montré que ces produits ne sont pas tous équivalents dans le traitement des dépressions majeures et qu’il existe des différences aussi bien en termes d’efficacité que d’acceptabilité. Ces différences d’efficacité apparaissent également vraies dans le traitement des dépressions sévères. Des publications très récentes ont montré, à l’aide de méta-analyses portant sur de larges populations de patients inclus dans des essais cliniques, une supériorité d’efficacité de l’escitalopram (qui est l’énantiomère le plus actif du composé racémique, le citalopram) dans les dépressions sévères (définies par un score total à l’échelle MADRS30). Une analyse poolée de Kilts et al. (2009) a évalué la réponse au traitement en fonction de la sévérité initiale de la dépression, sous escitalopram et sous six comparateurs : citalopram, duloxétine, fluoxétine, paroxétine, sertraline et venlafaxine. Elle montre que le taux de répondeur aux différents traitements diminue lorsque la sévérité initiale augmente, ce qui est conforme aux données de la littérature, sauf pour l’escitalopram, pour lequel le taux de répondeurs reste stable. Une analyse poolée de Kennedy et al. (2009), reprenant en partie les mêmes études, a montré, pour l’ensemble des patients dont la dépression était sévère, une supériorité statistiquement significative de l’escitalopram sur les six mêmes comparateurs (différence estimée moyenne de 1,8 au score total MADRS [p<0,0001] ; taux de répondeurs de 64,4 % versus 55,8 % [odds ratio=1,60, p<0,0001] ; taux de rémission de 47,7 % versus 41,6 % [odds ratio=1,39, p<0,0007]). Parallèlement à la significativité statistique des résultats, le critère de pertinence clinique des différences mises en évidence entre produits est d’une grande importance. En matière d’antidépresseurs, les critères de pertinence clinique les plus utilisés sont la différence des taux de répondeurs, le number needed to treat (NNT), et dans une moindre mesure, la différence des taux de patients en rémission et la différence d’effet du traitement. Montgomery et Möller (2009) ont évalué la pertinence clinique, selon ces critères, des résultats montrant une supériorité d’efficacité de l’escitalopram sur trois produits : le citalopram, la paroxétine et la duloxétine. Ils ont ainsi établi cette pertinence clinique pour l’ensemble des patients déprimés, mais aussi dans le cas particulier des dépressions sévères. L’ensemble de ces nouvelles données viennent confirmer l’intérêt de l’escitalopram dans le traitement des dépressions caractérisées, et en particulier de leurs formes sévères, avec un rapport efficacité/acceptabilité particulièrement favorable.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Summary

According to recent data in the literature, severe forms of depression represent almost half of all characterised episodes of depression; in view of this their treatment is a real public health challenge. According to the recommendations of various health authorities, treatment first relies on antidepressant medication. A recent meta-analysis of 12 new generation antidepressants has shown that these products are not all equivalent in the treatment of major depression, and that differences exist in terms not only of efficacy but also of acceptability. These differences in efficacy also appear true in the treatment of severe depression. Very recent publications, with a meta-analysis carried out on large cohorts of patients included in clinical trials, have shown the superior efficacy of escitalopram (which is the most active enantiomer of the racemic component, citalopram) in severe depression (defined by a total score on the MADRS scale ≥30). A pooled analysis by Kilts et al. assessed the response to treatment according to the baselineseverity of the depression, under escitalopram and under six comparable products: citalopram, duloxetine, fluoxetine, paroxetine, sertraline, and venlafaxine. It showed that the rate of responders to the different treatments decreased when baseline severity increased, which agrees with the data in the literature, except for escitalopram, with which the rate of responders remained stable. The pooled analysis of Kennedy et al., that partly referred to the same studies, showed that for all the patients exhibiting severe depression, escitalopram was significantly superior to the other same six comparable products (mean estimated difference of 1.8 on the total MADRS score [p<0.0001]; a rate of 64.4 responders vs 55.8% [odds ratio=1.60, p<0.0001]; rate of remission of 47.7 vs 41.6% [odds ratio=1.39, p<0.0007]). In parallel with the statistical significance of the results, the criterion of clinical pertinence of the differences revealed between the medicinal products is highly significant. Regarding antidepressants, the criteria of clinical pertinence most frequently applied are the difference in rate of responders, the number needed to treat (NNT) and, to a lesser extent, the difference between the rates of patients in remission and the difference in the effect of treatment. According to these criteria, Montgomery and Möller (2009) assessed the clinical pertinence of the results showing the superior efficacy of escitalopram on three products: citalopram, paroxetine and duloxetine. Hence, they established this clinical pertinence for all of the depressed patients, but also in the particular case of severe depression. All these new data confirm the interest of escitalopram in the treatment of characterised depression and notably in the severe forms, with a particularly favourable efficacy/acceptability ratio.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Antidépresseurs, Dépression, Dépression sévère, Escitalopram

Keywords : Antidepressant, Unipolar depression, Major depression, Escitalopram


Plan


© 2009  L’Encéphale, Paris. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Ajouter à ma bibliothèque Retirer de ma bibliothèque Imprimer
Export

    Export citations

  • Fichier

  • Contenu

Vol 35 - N° 6

P. 577-585 - décembre 2009 Retour au numéro
Article précédent Article précédent
  • Dépistage des troubles bipolaires : une revue de la littérature
  • B. Weber-Rouget, J.-M. Aubry
| Article suivant Article suivant
  • Les personnes atteintes de schizophrénie et la rechute
  • C. Passerieux, F. Caroli, E. Giraud-Baro

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.

Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.

Déjà abonné à cette revue ?

Mon compte


Plateformes Elsevier Masson

Déclaration CNIL

EM-CONSULTE.COM est déclaré à la CNIL, déclaration n° 1286925.

En application de la loi nº78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés, vous disposez des droits d'opposition (art.26 de la loi), d'accès (art.34 à 38 de la loi), et de rectification (art.36 de la loi) des données vous concernant. Ainsi, vous pouvez exiger que soient rectifiées, complétées, clarifiées, mises à jour ou effacées les informations vous concernant qui sont inexactes, incomplètes, équivoques, périmées ou dont la collecte ou l'utilisation ou la conservation est interdite.
Les informations personnelles concernant les visiteurs de notre site, y compris leur identité, sont confidentielles.
Le responsable du site s'engage sur l'honneur à respecter les conditions légales de confidentialité applicables en France et à ne pas divulguer ces informations à des tiers.


Tout le contenu de ce site: Copyright © 2024 Elsevier, ses concédants de licence et ses contributeurs. Tout les droits sont réservés, y compris ceux relatifs à l'exploration de textes et de données, a la formation en IA et aux technologies similaires. Pour tout contenu en libre accès, les conditions de licence Creative Commons s'appliquent.