La radiothérapie a considérablement évolué pendant la dernière décennie. La situation actuelle est la suivante : les complications tardives générées par des traitements effectués il y a 30 à 40 ans, l'absence de bénéfices en termes de survie globale dans les lymphomes non hodgkiniens (malgré un excellent contrôle local) et la non-démonstration actuelle du bénéfice à long terme des techniques de traitement actuelles ont conduit à faire diminuer les indications de la radiothérapie en hématologie en France. La radiothérapie a une action purement locale et reste encore utile dans les lymphomes hodgkiniens, dans certains lymphomes non hodgkiniens, et dans l'implémentation du concept de conservation d'organe (remplaçant de ce fait la chirurgie mutilante). Brièvement, dans les lymphomes hodgkiniens non étendus, les traitements combinés par radiothérapie et chimiothérapie restent la référence. Il est possible que, dans un proche avenir, l'imagerie fonctionnelle de type TEP-FDG puisse moduler cette approche. Dans les lymphomes non hodgkiniens, la radiothérapie reste utile dans un certain nombre de cas, tels les lymphomes cutanés, les lymphomes médiofaciaux (où elle est le traitement fondamental), et surtout les lymphomes indolents (en particulier de type folliculaire, ou de la zone marginale de type MALT extraganglionnaire). L'évolution de la radiothérapie dans le traitement des lymphomes a été considérable ces dernières années. L'apparition de nouveaux concepts de champs d'irradiation, l'utilisation systématique de la multi-imagerie dans la planification des traitements, les techniques nouvelles d'irradiation (avec modulation d'intensité ou en respiration assistée ou bloquée), l'échange des données d'imagerie et des traitements entre les différents établissements, ont généré une véritable révolution. Cette révolution devrait permettre à la radiothérapie de rester indispensable dans un certain nombres d'indications thérapeutiques bien précises dans la décennie à venir.