P.189 Réponse des lymphomes gastriques B diffus à grandes cellules au traitement éradicateur de Helicobacter pylori : à propos de 7 cas - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
L’efficacité de l’éradication de H. pylori a été rapportée dans des cas de lymphomes diffus à grandes cellules B gastriques primitifs. Il a été suggéré qu’une forme superficielle de la maladie, l’existence d’une composante histologique de bas grade et l’absence de surexpression nucléaire de Bcl 10 étaient des facteurs prédictifs de réponse à l’éradication de H. pylori [1, 2].
Le but de cette étude était de décrire les caractéristiques anatomo-cliniques, endoscopiques, écho-endoscopiques et moléculaires de 7 cas de lymphomes B gastriques de haut grade ayant répondu à l’éradication de H. pylori.
Résultats |
La population était constituée de 7 patients (3 hommes et 4 femmes), avec un âge moyen de 55 ans (extrêmes 34-75 ans). Ils étaient tous en bon état général avec un index pronostique international de 0 ou 1. La relecture histologique retrouvait six lymphomes diffus à grandes cellules B gastriques dont un seul avec une composante de bas grade et un lymphome de Burkitt. Il s’agissait uniquement de lymphomes localisés, de stade IE chez 3 patients, de stade IIE chez 4 patients dont 2 de stade IIE1 et 2 de stade IIE2. Les lésions étaient profondes avec une extension jusqu’à la séreuse en écho-endoscopie chez 5 patients sur 7, avec une extension ganglionnaire chez 4 d’entre eux. L’étude immuno-histochimique montrait une surexpression de Bcl10 chez deux patients sur trois testés (un cas de lymphome diffus à grandes cellules B et le cas du lymphome de Burkitt). L’éradication de H. pylori était obtenue dès la première ligne de traitement pour 5 patients. Le traitement associait de l’oméprazole ou ésoméprazole 20 mg deux fois par jour, de l’amoxicilline 1 g deux fois par jour et de la clarithromycine 500 mg deux fois par jour pendant 7 jours. Deux patients ont nécessité une deuxième ligne de traitement comportant du métronidazole ou de la lévofloxacine pour une durée de 10 à 15 jours. Les endoscopies de contrôle étaient réalisées à 4 à 6 semaines puis toutes les 6 à 12 semaines jusqu’à obtention d’une rémission complète puis tous les 3 à 6 mois pendant un an puis tous les ans. Le délai moyen pour l’obtention de la rémission histologique était de 10,5 semaines avec des extrêmes variant de 10 jours à 5 mois. La rémission endoscopique (cicatrisation des lésions) était obtenue en moyenne après 17,5 semaines. La médiane du délai pour la rémission histologique et endoscopique était de 12 semaines. Après un suivi médian de 25 mois (extrêmes variant de 10 mois à 7 ans) tous les patients étaient vivants et maintenus en rémission complète.
Conclusion |
Cette étude confirme que l’éradication de H. pylori peut être un traitement durablement efficace des lymphomes diffus à grandes cellules B gastriques – voire des lymphomes de Burkitt – localisés. Elle suggère qu’une régression complète peut être observée malgré l’existence de lésions profondes, la présence d’adénopathies et l’absence d’une composante de bas grade.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A113 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.