CO.48 L’analyse des données individuelles des 5 dernières études randomisées dans l’hépatite alcoolique sévère confirme l’efficacité de la corticothérapie et l’influence de la réponse au traitement - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Nous avons réalisé une nouvelle méta-analyse des données individuelles des 5 dernières études randomisées ayant évalué les corticoïdes chez les patients (pts) ayant une hépatite alcoolique sévère (Score de Maddrey (DF)≥32). Cette approche augmente la pertinence et la puissance statistique et limite les biais associés aux méta-analyses classiques réalisées à partir des données des articles publiées.
Les buts de cette étude ont été de |
1) comparer la survie à 28 jours des pts traités par corticoïdes à celle des pts non traités par corticoïdes (pts) ; 2) d’analyser à l’aide du modèle de Lille l’influence de la réponse sous traitement.
Patients et Méthodes |
Les données individuelles ont été communiquées par les investigateurs des 5 dernières études randomisées ayant comparé les corticoïdes au placebo (n=3), à la nutrition entérale (n=1) ou à un cocktail d’antioxydants (n=1). Les survies ont été déterminées par la méthode de Kaplan-Meier et comparées par le test de log-rank. L’analyse multivariée a utilisé le modèle de Cox.
Résultats |
387 pts ont été analysés : 202 randomisés dans le groupe corticoïdes et 185 dans le groupe sans corticoïdes. A l’inclusion, les 2 groupes étaient similaires pour tous les paramètres étudiés. La survie à J28 des pts traités par corticoïdes était significativement supérieure à celle des pts non traités : 79,2±2,9 % vs 64,1±3,5 %, p=0,0005. En analyse univariée, 8 variables avaient une valeur pronostique : le traitement corticoïdes (p=0,0005), l’âge (p<0,0001), la créatinine (p<0,0001), le taux de leucocytes (p=0,007), l’albumine (p=0,04), le DF (p<0,0001), le Lille Modèle (p<0,0001) et l’encéphalopathie (p=0,0001). En analyse multivariée, DF (p=0,02), le modèle de Lille (p<0,0001), le taux leucocytes (p=0,01), l’encéphalopathie (p=0,007) et le traitement corticoïdes (p=0,002) étaient les variables pronostiques indépendantes. Après 7 jours de traitement, une amélioration plus rapide de la fonction hépatocellulaire était observée chez les pts corticoïdes comme en témoigne une diminution plus importante de la bilirubine, (−73,1 [58-88,4] vs −36,1 [20,4-51] μmol/l, p=0,002) et un score de Lille plus bas (0,225 [0,137-0,308] vs 0,391[0,266-0,518], p=0,004). Le pourcentage de pts classés répondeurs par le score de Lille (score<0,45) était plus important dans le groupe corticoïdes : 66,4 % vs 54,6 %, p=0,05. En analyse de sensibilité restreinte aux pts classés répondeurs, la survie à J28 était plus élevée chez les répondeurs du groupe corticoïdes que chez les répondeurs du groupe sans corticoïdes : 94,1±2,3 % vs 78,6±4,7 %, p=0,002. A l’inverse, il n’existait pas de différence significative chez les pts classés non répondeurs (Lille score≥0,45) entre les groupes corticoïdes et non corticoïdes : 58±6,9 % vs 47,7±6,5 %, ns (p=0,3).
Conclusion |
L’analyse des données individuelles confirme le bénéfice de survie à court terme lié au traitement corticoïdes chez les patients ayant une hépatite alcoolique sévère. L’amélioration de la survie est observée principalement chez les patients ayant une réponse au traitement.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A121 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.