L’obésité est associée aux symptômes de reflux gastro-œsophagien (RGO) et à la présence d’une œsophagite peptique. Il a été suggéré que l’obésité, particulièrement l’obésité abdominale, pouvait être un facteur indépendant associé au développement de complications du RGO telles que l’œsophage de Barrett (EBO) et les sténoses peptiques. Le but de cette étude en médecine générale était d’évaluer la relation entre l’obésité abdominale et les complications du RGO.

Ont été inclus dans l’étude des patients adultes présentant des symptômes typiques de RGO, isolés ou non, chez qui une endoscopie avait été effectuée dans les 3 ans. Pour chaque patient ont été relevés les données socio-démographiques, cliniques, endoscopiques, l’indice de masse corporel (IMC) et le périmètre abdominal (PA). Une analyse descriptive et une analyse par régression logistique ont été réalisées.

Au total, 3 482 médecins ont inclus 10 131 patients analysables (âge moyen 54,6 ans, 65,6 % d’hommes), dont 44,3 % étaient en surpoids (IMC [25, 30]), 33 % obèses (IMC >=30) et 55,9 % avaient une obésité abdominale (hommes PA > 102 cm, femmes PA>88cm). Les données endoscopiques étaient les suivantes : normale 35,7 %, œsophagite peu sévère 52,4 %, œsophagite sévère 6,7 %, œsophagite compliquée 5,1 % (EBO 4,2 %, sténose 0,9 %). Le risque d’œsophagite compliquée était 1,5 fois plus élevé chez les hommes, multiplié par 1,9 chez les patients de plus de 50 ans, par 3,5 en cas de symptômes datant de plus de 10 ans et 2,2 pour les symptômes présents depuis 5 à 10 ans vs 1à 5 ans) mais n’était influencé ni par le PA ni par l’IMC. Par ailleurs, les facteurs associés à l’œsophagite étaient le sexe (homme vs femme), l’obésité (IMC >=30), l’alcool, le tabac, et l’ancienneté des symptômes.

Cette étude confirme le rôle de l’obésité mais non de l’obésité abdominale comme facteur indépendant associé à l’œsophagite peptique dans le RGO. En revanche, l’obésité ne semble pas associée au développement de complications du RGO (EBO et les sténoses peptiques) pour lesquelles les facteurs de risque connus ont été confirmés (âge, sexe, et ancienneté des symptômes).