P.220 Traitement chirurgical des récidives pelviennes des cancers du rectum - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La survie des malades atteints d’une récidive pelvienne d’un cancer du rectum est d’environ 8 mois et se trouve souvent grévée d’une évolution pelvienne pitoyable en l’absence de traitement spécifique. Le but de cette étude est 1) de décrire notre expérience de la chirurgie des récidives pelviennes des cancers du rectum, et 2) au regard de la morbi-mortalité opératoire de cette chirurgie lourde de tenter d’en évaluer un éventuel bénéfice en terme de survie sans récidive pelvienne et de survie globale.
Patients et Méthodes |
L’étude a porté sur un effectif de 46 patients consécutifs (H/F : 24/22 ; âge médian : 61 ans, 35-75 ; moyen et bas rectum : 27/46 ; haut rectum : 19/46 ; radiothérapie (RT) préopératoire initiale : 21/46) ayant eu une exérèse d’une première récidive pelvienne de 1996 à 2006. Lors du diagnostic de récidive, 17/46 patients présentaient des métastases viscérales (foie=6, poumon=4, foie et poumon=3, ganglions=4).
Résultats |
La topographie de la récidive était la suivante : centrale (n=31), pré-sacrée (n=6), latérale (n=3), mixte (n=6). Les interventions ont été les suivantes : résections isolées (n=10), résections colorectales itératives (n=15), AAP (n=9), pelvectomies (n=13, dont 4 totales), résections sacrées (n=4), stomies urinaires (n=7). La durée médiane d’intervention était de 390 minutes (120 - 810). Les pertes sanguines peropératoires médianes étaient de 2,5 litres (0 - 20). Vingt-neuf résections sur 46 (63 %) étaient R0. Dans 6 cas, les patients ont reçu une RT préopératoire et dans 9 cas une chimiothérapie postopératoire. A noter, 4 décès opératoires (9 %) par hémorragie. La morbidité globale était de 74 % dont 24 % de complications médicales sévères (1 infarctus de myocarde, 5 infections urinaires fébriles, 2 ischémies de membres inférieurs avec 1 amputation de cuisse, 3 pneumonies, 1 défaillance multiviscérale, 2 sepsis) et 50 % de complications chirurgicales (7 abcès, 5 fistules, 5 hémorragies, 2 occlusions et 3 nécroses). Le taux de reprise chirurgicale était de 26 % (n=12). La durée médiane de séjour était de 17 jours (1 - 68). Le suivi médian était de 32 mois (1 - 101). Vingt-cinq patients présentaient une ou plusieurs séquelles fonctionnelles à distance (3 digestives, 8 urinaires, 9 douleurs, 3 digestives et sexuelles, 2 urinaires et sexuelles). La survie globale était de 27 mois (0 - 101+). Vingt-cinq re-récidives locales ont été observées (59 %) avec une survie sans récidive pelvienne de 20,5 mois (6 - 52+). Seul le T initial était associé au risque de nouvelle récidive locale.
Conclusion |
Au prix d’une lourde morbi-mortalité, cette stratégie a permis d’obtenir une survie sans récidive pelvienne prolongée. L’amélioration du rapport risque/bénéfice passe par une meilleure sélection des patients à même de supporter une chirurgie lourde.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A158 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.