P.292 La recto-colite hémorragique à Fès : quels aspects épidémiologiques et cliniques ? - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Au Maroc, l’épidémiologie de la rectocolite hémorragique (RCH) est mal connue en raison de nombreuses difficultés : un diagnostic difficile basé sur des critères non spécifiques, l’absence de système de sécurité sociale et l’absence d’un registre national des MICI. Le Maroc peut être considéré comme un pays de faible incidence bien qu’on ne dispose pas de statistiques globales à l’heure actuelle. Les chiffres disponibles ne concernent que des séries recrutées au niveau des 4 CHU du Royaume.
L’objectif de notre travail était d’analyser les caractéristiques épidémiologiques de notre série de 138 cas de RCH (CHU de Fès), et de la comparer aux séries nationales afin d’établir une idée première sur la fréquence de cette affection au Maroc.
Matériels et Méthodes |
Notre étude rétrospective porte sur 138 cas de RCH colligés au service de gastro-entérologie du CHU Hassan II de Fès sur une période de 7 ans (janvier 2001 - décembre 2007) avec un recul moyen de suivi de 47,68±23,8 mois [3 - 89]. Une fiche d’exploitation informatique analysée par le logiciel « épi info » a permis d’apprécier les données épidémiologiques et cliniques : Identité, âge, sexe, origine, profession, antécédents médicaux et toxiques (tabac), le motif et le délai de consultation, les manifestations cliniques digestives, la gravité de la maladie selon les critères de Truelove et Witts.
Résultats |
L’âge moyen de début de la maladie est de 34,6±13 ans [16 - 75] avec une médiane d’âge à 32 ans. 54,4 % de nos patients sont des femmes avec un sexe ratio (F/H) de 1,7. L’origine urbaine des patients est retrouvée dans 65,8 % des cas. 80,9 % des patients n’ont jamais été tabagiques. La notion de MICI familiales est notée dans 5 % des cas. La diarrhée glairo-sanglante constitue le motif de consultation le plus fréquent trouvé dans 71,2 % des cas. Les pancolites sont retrouvées dans 42,8 % des cas, les colites gauches dans 21 %, les formes recto-sigmoidiennes dans 21,7 % et les rectites dans 14,5 % des cas. Quinze pour cent des patients consultaient pour une poussée sévère.
Conclusion |
Notre étude contribue à mieux connaître l’épidémiologie de la RCH au Maroc. La comparaison de cette dernière avec les autres séries nationales retrouve le même profil épidémiologique : Un âge jeune de début de la maladie, une prédominance féminine, et une population citadine majoritaire. Seule la création d’un registre national des MICI permettra de déterminer avec exactitude les caractéristiques épidémiologiques de cette pathologie, et d’améliorer par la suite sa prise en charge.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A194 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.