P.302 Effet anti-inflammatoire de l’électrostimulation vagale chez le rat : application à un modèle de colite expérimentale - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Le nerf vague est un nerf mixte composé de 20 % de fibres efférentes et 80 % de fibres afférentes. La stimulation du nerf vague (VNS) a déjà été approuvée comme thérapeutique de certaines formes d’épilepsies et de dépression chez l’Homme. La VNS a aussi été expérimentée avec succès chez l’animal dans des modèles d’inflammation périphérique telle que la pancréatite. Des travaux récents ont montré que cet effet anti-inflammatoire était lié à l’activation des efférences vagales [1,2].
En effet, les terminaisons de ces fibres libèrent en périphérie de l’acétylcholine qui, en se liant au récepteur alpha-7-nicotinique porté par les macrophages, inhibe la sécrétion des cytokines pro-inflammatoires (TNFalpha notamment).
L’objectif de ce travail était d’utiliser la stimulation électrique du nerf vague afin d’améliorer voire de prévenir une colite expérimentale chez le rat.
Matériels et Méthodes |
La colite était chimiquement induite par injection intra-colique d’acide trinitrobenzène sulfonique (TNBS ; 30mg/kg ; 50 % éthanol, 250μL). La stimulation vagale était réalisée grâce à une électrode placée de manière chronique au niveau de la portion cervicale du nerf vague gauche (paramètres de stimulation : 1 mA, 5 Hz, 500μs, 10 secondes ON, 90 secondes OFF) ; l’animal était stimulé pendant 3 heures le jour de l’injection du TNBS et pendant les 4 jours suivants. Les paramètres physiologiques de température corporelle et d’activité locomotrice étaient suivis en continu par télémétrie (système DataScience) pendant cette période. L’animal était sacrifié 5 jours après l’administration du TNBS, le côlon était prélevé pour une analyse histologique, une mesure de l’activité enzymatique de la myéloperoxydase (MPO) et une quantification des cytokines par ELISA et RT-PCR.
Résultats |
Les résultats préliminaires mettaient en évidence chez les animaux stimulés : a) une amélioration clinique avec absence de perte pondérale, b) une l’inflammation colique réduite objectivée par la diminution des taux de MPO au dessus de la lésion et c) l’apparition d’une corrélation entre la surface lésionnelle et les taux d’ARNm du TNF alpha dans cette même zone, traduisant un contrôle local de l’inflammation.
Conclusion |
Les données expérimentales préliminaires montrent l’intérêt d’activer la voie cholinergique par stimulation nerveuse pour obtenir un effet anti-inflammatoire au niveau du tube digestif. La VNS pourrait être envisagée comme thérapeutique potentielle des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (colite radique, MICI : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) chez l’Homme.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A199 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.