P.318 Dépistage de la dénutrition par la circonférence brachiale : une méthode simple, efficace et rentable - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La dénutrition entraîne une augmentation de la morbidité hospitalière. Son dépistage repose sur le poids, dont la mesure n’est pas toujours faite en routine. Pour contourner cette limite, un dépistage reposant sur la mesure de la circonférence brachiale a été élaboré puis validé sur un échantillon [1]. Le but de l’étude était d’évaluer l’efficacité de la circonférence brachiale dans le dépistage de la dénutrition à grande échelle.
Patients et Méthodes |
Une décision institutionnelle a instauré la mesure systématique à l’admission de la circonférence brachiale (CB) des patients, par l’aide-soignante ou l’infirmière. Si la CB était inférieure ou égale à 25 cm, le patient était pesé et la diététicienne alertée. Celle-ci effectuait le diagnostic de la dénutrition selon les critères de l’HAS (IMC, perte de poids, ± albuminémie), le transmettait aux médecins pour la codage et prenait les mesures diététiques adaptées ou proposait une nutrition artificielle selon un protocole préétabli. Le dépistage a débuté en mars 2008 dans le pôle Reins-Digestif-Nutrition (221 lits). Les résultats obtenus sur 4 mois (mars-juin 2008) ont été comparés à ceux de 2007 (% de patients pris en charge et/ou codés issus du rapport d’activité des diététiciennes et du DIM). L’analyse a porté sur les patients hospitalisés plus de 48 heures. Les comparaisons ont été effectuées par un test de chi-2.
Résultats |
Après 4 mois de dépistage par la CB (juin 2008), le nombre de patients repérés comme dénutris était de 10,3 % versus 3,8 % en 2007 (p<0,0001). Concernant le codage, 11,8 % des patients ont été codés dénutris en 2008 versus 3,0 % en 2007 (p<0,0001). L’intervention de la diététicienne permettait de mieux classer la dénutrition puisque 8,9 % des patients étaient codés avec une dénutrition sévère (E40 à E43) versus 1,5 % en 2007 (période ou le code E46 : malnutrition sans précision de sévérité était plus utilisé). La valorisation financière due à l’augmentation du codage de la dénutrition était de 166 920 Euros en 4 mois, ce qui couvre plus que largement les salaires de la diététicienne et de l’attachée de recherche clinique responsables de la coordination et du contrôle du dépistage. Les difficultés rencontrées ont été la résistance au changement des pratiques, la non compréhension du caractère systématique du dépistage, le manque d’adhésion des acteurs aux arguments de valorisation financière, des défauts de transmission de l’information aux diététiciennes. Des actions d’incitation régulières auprès des équipes ont été effectuées par l’équipe de coordination et doivent être renouvelées car leurs effets sont de courte durée.
Conclusion |
La CB est un outil simple et efficace de dépistage de la dénutrition. Le dépistage systématique avec cet outil a permis d’augmenter significativement le nombre de patients dépistés et pris en charge. La valorisation financière qu’il entraîne permet de compenser les salaires des personnels impliqués dans la coordination du dépistage.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A207 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.