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P.336 Pancréatite aiguë présumée médicamenteuse chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques intestinales : un piège diagnostique nécessitant un suivi strict - 28/12/09

Doi : 10.1016/S0399-8320(09)73027-1 
S. Lecleire, H. Montialoux, M. Antonietti, S. Hommel, G. Savoye, O. Goria, E. Lerebours, P. Ducrotté
Rouen 

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Résumé

Introduction

De nombreux médicaments sont responsables de la survenue de pancréatite aiguë. Cependant, la pancréatite aiguë médicamenteuse (PAM) reste un diagnostic d’exclusion. Le diagnostic positif de PAM est encore plus complexe en cas de maladie inflammatoire chronique intestinale (MICI) associée, où la PAM peut être confondue ou intriquée avec une manifestation extra-intestinale de la maladie. Le but de l’étude était de comparer le suivi et les caractéristiques des malades chez lesquels un diagnostic de PAM était posé dans notre service, chez les patients atteints de MICI et chez les patients sans MICI associée.

Patients et Méthodes

Entre janvier 2002 et janvier 2008, chez 479 malades hospitalisés pour une pancréatite aiguë dans notre service, 22 présentaient une PAM (4,5 %). Le diagnostic était établi après un bilan étiologique exhaustif comprenant systématiquement un scanner abdominal, une écho-endoscopie bilio-pancréatique, une IRM et une enquête génétique chez les patients de moins de 40 ans. Parmi les 22 malades qui présentaient une PAM, 11 (groupe 1) étaient suivis pour une MICI (8 pour une maladie de Crohn et 3 pour une rectocolite hémorragique), et 11 n’avaient pas de MICI associée (groupe 2). Les caractéristiques des malades, les différents médicaments impliqués dans la survenue des PAM, la sévérité des PAM (scores de Ranson et de Balthazar), et la fréquence de récidive de la pancréatite aiguë après éviction du médicament étaient analysés et comparés rétrospectivement entre les deux groupes par le t-test de Student et le test de Fisher.

Résultats

Les différents médicaments présumés responsables de la survenue de pancréatite aiguë dans le groupe 1 étaient l’azathioprine chez 8 malades (73 %), et la mésalazine chez 3 malades (27 %). Dans le groupe 2, le furosémide (n=2), l’acide valproïque (n=2), la codéine (n=2), l’hydrochlorothiazide (n=1), l’interféron alpha-2b (n=1), l’enalapril (n=1), l’atorvastatine (n=1) et la simvastatine (n=1) étaient les médicaments impliqués dans la survenue de la pancréatite aiguë. Les malades du groupe 1 étaient significativement plus jeunes (28 vs 54 ans ; p=0,001). La sévérité des PAM était similaire dans les deux groupes, avec une majorité de pancréatites aiguës modérées (score de Ranson inférieur à 3 dans 100 vs 82 % des cas ; absence de nécrose au scanner abdominal dans 100 vs 91 % des cas). Une récidive de la pancréatite aiguë était observée chez 5 malades du groupe 1 (45 %) dans les deux ans suivant la PAM contre aucune récidive chez les malades du groupe 2 (p=0,035). Ces récidives étaient identifiées comme des pancréatites aiguës associées aux MICI après un nouveau bilan exhaustif.

Conclusion

Ces résultats suggèrent que le diagnostic de pancréatite aiguë médicamenteuse devrait être retenu avec précaution chez les patients atteints de MICI, après un bilan étiologique exhaustif et un suivi strict dont la durée reste à déterminer. En effet, chez ces patients, la survenue d’une pancréatite aiguë peut être une manifestation extra-digestive de la maladie, et peut donc récidiver malgré l’éviction du médicament incriminé.

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