Evaluer la prévalence et les facteurs de risque de l’infection virale C en milieu d’hémodialyse.

Les dossiers médicaux des patients pris en charge, durant le premier trimestre de l’année 2008, dans 29 centres d’hémodialyse répartis sur tout le pays ont été revus rétrospectivement. Les patients ayant une ancienneté en hémodialyse inférieure à 12 mois ont été exclus. L’infection virale C était définie par la positivité des anticorps anti-virus de l’hépatite C (VHC). Une analyse univariée des facteurs de risque potentiellement associés à la séroconversion VHC était réalisée.

1 231 patients dont 692 hommes et 539 femmes (sexe ratio = 1,28) d’un âge moyen de 55 ans (extrêmes : 10-91 ans) ont été colligés. 178 patients avaient des anticorps anti-VHC positifs soit une prévalence de 14 %. 112 patients parmi eux avaient des anticorps anti-VHC positifs avant l’entrée en dialyse. Les 66 patients restants ont présenté une séroconversion VHC durant l’hémodialyse. 9 malades étaient coinfectés par le virus de l’hépatite B et aucune coinfection VHC-VIH n’était notée. Une cytolyse fluctuante (1-2N) était présente dans 48 % des cas. L’ancienneté en hémodialyse, le non isolement des générateurs (OR = 8,4) et du personnel (OR = 5,4), la prise en charge provisoire et les antécédents de transfusion étaient statistiquement associés à la séroconversion VHC.

Malgré une nette régression, la prévalence de l’infection virale C demeure encore élevée dans nos centres d’hémodialyse. La transmission nosocomiale non transfusionnelle représente actuellement la principale voie de contamination. Le respect strict des règles universelles d’hygiène constitue la base des moyens de prévention. Les méthodes d’isolement seraient utiles dans le contexte de nos centres.