P.08 Valeur pronostique de l’instabilité microsatellitaire et de l’infiltration tumorale par des lymphocytes T mémoire, chez 137 cancers coliques opérés, de stade 2 et 3 - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
L’instabilité microsatellitaire (MSI) d’une part, une infiltration tumorale par des lymphocytes T mémoire (CD45RO+) d’autre part, ont été écrits comme facteurs pronotiques favorables des cancers coliques stades 2 et 3 opérés, mais n’ont pas été analysés sur un même groupe de patients [1]. Le but de ce travail a été d’évaluer conjointement ces deux paramètres dans uns série unicentrique.
Patients et Méthodes |
Les malades opérés de façon curative (R0 et au moins 12 ganglions analysés) d’un cancer colique au stade 2 ou 3 entre 1995 et 2003 ont été suivi jusqu’en juin 2008 ou la date de leur décès. L’âge, le sexe, le stade tumoral selon l’UICC, la réalisation ou non d’une chimiothérapie, la localisation de la tumeur ont été noté. Le statut MSI a été déterminé après extraction de l’ADN sur échantillon tumoral immédiatement congelé. Trente-cinq marqueurs satellite dont les 5 recommandés par le NCI ont été recherchés en comparant ADN tumoral et génomique et les tumeurs étaient classées MSI-H si au moins 40 % des séquences répétées présentaient l’instabilité, sinon elles étaient classées MSI-L. Le degré d’infiltration lymphocytaire a été déterminé par immunocytochimie en tissu microarray avec des anticorps anti CD3, CD20, CD4, CD8, CD45RO. Les CD45RO+ ont été comptés dans deux champs de taille identique et à distance de toute nécrose, et le nombre a été rapporté au mm2. L’infiltration a été stratifiée en faible (CD4RO-L) ou forte (CD45RO-H) par rapport à la médiane, puis par rapport au seuil de 250/mm2. L’analyse uni et multivariée des facteurs pronostiques a été faite à l’aide de méthodes de Kaplan Meyer et de Cox.
Résultats |
Au total 137 patients ont été inclus (76 hommes, 61 femmes), d’âge moyen de 67 ans, dont 83 stades 2 et 54 stades 3, et 53 % des tumeurs étaient localisées à droite. La médiane de survie était de 74,5 mois (42 - 129). Enfin, 106 patients étaient MSI-L et 31 MSI-H. Les nombres de patients CD45RO-L et CD45RO-H étaient de 70/67 et 113/24 en censurant respectivement sur la médiane (65/mm2) et ≥ 250/mm2. En analyse univariée, le sttut MSI-H, le stade 2 tumoral, la réalisation d’une chimiothérapie, influençaient favorablement les survies globale et sans récidive à 5 ans. Le statut CD45RO-H (si > 250/mm2) était également proche de la significativité (75 vs 68 % ; p = 0,08 et 84 vs 74 % ; p = 0,06 respectivement). En analyse multivariée suivant un modèle de Cox, le stade, la réalisation d’une chimiothérapie et le statut MSI-H influençaient favorablement et de façon indépendante la survie globale et sans récidive ; (pour MSI-H vs MSI-L : 76,6 vs 64 % ; RR 2,25 ; p = 0,015 et 88 vs 73 % ; RR = 2,92 ; p = 0,010). En revanche les statuts MSI-H et CD 45 RO-H n’étaient pas indépendants.
Conclusion |
Dans ce travail, l’influence favorable du statut MSI-H est retrouvée. L’infiltration tumorale par des lymphocytes T mémoire CD45RO+ n’avait de valeur pronostique favorable sur la survie globale et sans progression de cancers du côlon stades 2 et 3 que si elle était élevée (≥ 250/mm2) mais elle apparaissait comme une variable dépendante du statut MSI-H ce qui constitue des limites à son utilisation.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A23 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.