CO.114 Etude multicentrique randomisée d’intervention nutritionnelle chez les patients âgés cancéreux traités par chimiothérapie. Etude INOGAD - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Au diagnostic, l’état nutritionnel des patients âgés peut avoir des conséquences sur l’évolution de la maladie cancéreuse et la tolérance au traitement. Nous avons souhaité évaluer l’impact de l’intervention nutritionnelle sur le pronostic des patients âgés cancéreux traités par chimiothérapie et à risque de dénutrition. Un essai randomisé en ouvert compare les soins usuels versus une intervention nutritionnelle comportant une consultation diététique basée sur le conseil à chaque cycle de traitement pendant 4 mois.
Patients et Méthodes |
Dix-neuf centres publics et privés du Grand Sud-Ouest doivent inclure 820 patients de plus de 70 ans. A cette étape de l’étude, 121 (46,3 %) avaient un cancer digestif : côlon 57,0 %, pancréas 28,1 %, estomac 10,7 % et primitif inconnu 4,1 %, selon le questionnaire MNA, 76 patients 62,7 % étaient à risque de dénutrition. L’âge moyen était de 77,9 ans, la proportion H/F était de 0,57. Le score OMS (0-1) était bon pour 70,2 %. Le taux moyen d’albumine était 35,8g/l. Parmi eux, 54,4 % prenaient 4 médicaments ou plus. La moyenne de perte de poids était de 8,6kg ou 13,0 %. Le stade de la maladie était avancé pour 66,1 %. La majorité des patients, 77,7 % recevaient une 1ère ligne de chimiothérapie. A chaque cycle des patients à risque, les prises alimentaires sur 24heures ont été enregistrées. La diététicienne a rencontré tous les patients du bras intervention et les a contactés par téléphone si l’intercure était plus de 14jours. Ces patients ont reçu une évaluation gérontologique testant la mémoire, la dépendance, le moral, la qualité de vie, les caractéristiques socio-démographiques au début et à la fin de l’étude. La réponse et la toxicité du traitement ont été enregistrées.
Résultats |
La moyenne du score de screening du MNA (max 12) était de 8,2 pour tous les patients et 7,4 pour les patients à risque. Le score global (max 18) était de 12,9 et 12,5, le score total (max 30) 21,0 et 19,9 respectivement. Les enquêtes alimentaires ont été effectuées avant traitement, après 1 cycle et après 2 cycles pour 55,9 %. Initialement, la consommation en protéine était de 0,91g/kg/J pour augmenter de 26,4 % et les prises totales étaient de 20,7Kcal/kg/J augmentant de 22,2 % à la 2e évaluation. Le nombre de repas par jour augmentait de 3,7 à 4,3. La supplémentation orale était prise par 9 % des patients avant traitement et par 26,5 % au 2e enregistrement. Dans le groupe intervention nutritionnelle, la diététicienne a pu rencontrer 80,6 % des patients, 80,0 % et 84,4 % à la 1ère, 2ème et 3ème visite. Pour les patients concernés, le contact téléphonique a été effectif pour 58,3 % d’entre eux, 65,2 % et 61,9 % à la 1ère, 2ème et 3ème intercure.
Conclusion |
Près des deux-tiers des patients avec un cancer digestif traités par chimiothérapie étaient à risque de dénutrition selon le questionnaire du MNA. Le score de screening du MNA semble être un bon marqueur pour les identifier. Avant traitement, les prises alimentaires étaient en dessous des recommandations mais ont augmenté de plus de 20 % au cours du traitement. L’intervention diététique précoce peut potentialiser ces résultats et aider au management des toxicités induites par le traitement.
Remerciements, financements, autres |
Ce travail est financé par un PHRC, l’InCa, la ligue nationale contre le cancer.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A258 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.