P.106 Analyse microbiologique de la bile au cours de l’endoscopie thérapeutique interventionnelle bilio-pancréatique - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
L’endoscopie interventionnelle bilio-pancrétaique est un examen invasif comportant un risque non négligeable de complication infectieuse.
Le but de ce travail était de déterminer les germes les plus fréquemment isolés lors de l’endoscopie bilio-pancréatique et d’étudier leur sensibilité aux antibiotiques, afin d’adapter l’antibiothérapie en cas de sepsis, voire de justifier une antibioprophylaxie.
Matériels et Méthodes |
Il s’agit d’une étude prospective menée entre août 2007 et juillet 2008. Une analyse microbiologique des prélèvements de bile effectués lors de la cholangiopancréatographie rétrograde endoscopique a été réalisée. L’indication de l’examen endoscopique était une lithiase de la voie biliaire principale dans 38 % des cas et une sténose biliaire maligne ou bénigne dans respectivement 16 % et 26 % des cas. Lorsque l’indication du traitement endoscopique était un changement de prothèse, celle-ci était également adressée pour analyse bactériologique. En cas d’isolement de germes, un antibiogramme était réalisé.
Résultats |
Quarante quatre prélèvements de bile et douze prothèses biliaires plastiques ont été analysés. La culture de bile était positive dans 93 % des cas. Les germes les plus fréquemment isolés étaient l’Escherichia coli (26,8 %), un entérocoque (17 %), une klebsiella (14,6 %), une entérobacter (14,6 %) et un pseudomonas (9,75 %). La culture des prothèses biliaires était positive dans 91,6 % des cas. Les germes les plus fréquemment trouvés étaient un entérocoque (25 %), un pseudomonas et une klebsiella qui étaient notés dans 16,6 % des cas. Escherichia coli et un enterobacter n’étaient mis en évidence que dans 8 % des cas.
Plusieurs antibiotiques ont été testés sur les germes isolés. L’imipenem avait la meilleure activité antimicrobienne (sensibilité de 100 %) suivie de la colistine (94 %), la tobramycine (93 %), l’amikacine (89,6 %) la gentamycine (85,2 %) et la ceftazidine (81 %). Par contre, l’association amoxicilline-acide clavulanique et l’ofloxacine n’étaient sensibles que dans respectivement 66 % et 60 % des cas. Par ailleurs, l’antibiogramme montrait que la ceftazidine était l’antibiotique le plus efficace sur Escherichia coli (sensibilité de 83 %). Des germes multi-résistants étaient notés dans 22 % des prélèvements de bile et 45 % des prothèses biliaires.
Conclusion |
Cette étude montre que le système biliaire est un milieu à haut risque septique, particulièrement en cas de changement de prothèse biliaire, où les germes sont fréquemment multi-résistants. Ainsi, les indications de l’antibioprophylaxie devraient être rediscutées et la culture de bile devrait être systématique permettant d’optimiser le traitement antibiotique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A72 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.