P.112 Carcinome hépato-cellulaire : à propos d’une série de 58 cas - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
Le carcinome hépato-cellulaire (CHC) constitue une complication fréquente et grave de la cirrhose. La Tunisie constitue une zone de moyenne prévalence (10cas/an/100 000 habitants). Le but de ce travail était d’étudier le profil épidémiologique, clinico-biologique et évolutif du CHC en Tunisie.
Patients et Méthodes |
Nous avons colligé de façon rétrospective tous les cas de CHC diagnostiqués dans le service, sur une période de 12 ans allant de janvier 1996 à septembre 2008. Le diagnostic de CHC a été fait selon les critères diagnostiques de Barcelone 2000.
Résultats |
Cinquante-huit cas de CHC ont été colligés. Il s’agissait de 38 hommes et 20 femmes. L’âge moyen était de 63 ans (24-84 ans). Dans 86 % des cas le CHC s’est développé sur un foie de cirrhose. L’origine de la cirrhose était : virale C (N=25), virale B (N=17), virale B+C (N=1), auto-immune (N=3) et d’étiologie indéterminée (N=4). La cirrhose était classée selon Child-Pugh en stades A (N=15), B (N=26) et C (N=9). Dans 8 cas, il s’agissait d’un CHC sur foie non cirrhotique dont le bilan étiologique a conclu à une origine virale B (N=5), virale C (N=2) et virale B+C (N=1). Le diagnostic de CHC a été fait au cours d’un dépistage (N=9), ou à l’occasion d’une décompensation œdémato-ascitique (N=8) chez les patients cirrhotiques connus (N=17). Le diagnostic de CHC et celui de la cirrhose ont été faits de façon concomitante (N=33) à l’occasion d’une altération de l’état général (N=16) ou d’un syndrome œdémato-ascitique inaugural (N=17). Dans le cas des CHC sur foie sain, la circonstance de découverte était une douleur de l’hypochondre droit associée à une altération de l’état général (N=8). L’examen physique a mis en évidence une ascite (N=30), un foie nodulaire (N=16) et des signes d’hypertension portale (N=36). La biologie a montré une thrombopénie (N=39). L’alfa-fœtoproteine était élevée dans 72 % des cas avec un taux>400 ng/l dans 13cas. Le bilan morphologique (échographie, tomodensitométrie et IRM) a permis de faire le diagnostic de CHC dans tous les cas. Il s’agissait d’un petit CHC c’est-à-dire moins de 3 nodules de moins de 3 cm chacun (N=20) ou d’une masse hépatique ou d’un foie multinodulaire (N=38). Une thrombose porte a été mise en évidence dans 21cas. Le CHC était classé selon la classification d’Okuda en : stade I (N=15), II (N=33) et III (N=10) et selon le score CLIP en : stade 0 (N=10), 1 (N=28) et 2 (N=20). Le bilan d’extension a montré des métastases dans 4 cas : hépatiques (N=2) et pulmonaires (N=2).Le traitement a consisté en une résection chirurgicale (N=4) et une destruction percutanée (N=11). Une chimio-embolisation a été faite dans 7cas. Une abstention thérapeutique a été adoptée dans 36 cas. La survie moyenne était de 12 mois. Après exclusion des patients perdus de vue (soit 22 patients), 23 cas de décès ont été observés.
Conclusion : D’après les résultats de cette série le CHC est affection grave qui survient sur une hépatopathie chronique le plus souvent au stade de cirrhose. L’étiologie virale est prédominante. Le diagnostic est souvent tardif d’où l’intérêt d’un dépistage systématique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A75 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.