La radiofréquence en mode multipolaire permet de détruire par insertion extra nodulaire simultanée de 2 à 4 électrodes bipolaires coaxiales (technique no touch) des CHCs en s’abstenant de toute pénétration instrumentale intratumorale. L’avantage de cette technique est de ménager une bonne marge de sécurité et d’eviter tout risque de dissémination per procédure Cette étude pilote a pour but d’évaluer la faisabilité, l’inocuité et l’efficacité de la radiofréquence multipolaire no touch du carcinome hépatocellulaire.

36 patients (56-82 ans, âge moyen : 68±8 ans) cirrhotiques (Child-Pugh A/B : 28/8) présentant 1 (n=31) à 2 (n=5) CHCs de 1,5 à 5,5 cm de diamètre (diamètre moyen : 3±0,9 cm) ont été traité par radiofréquence multipolaire no touch. L’efficacité du traitement a été évaluée à un mois puis trimestriellement par TDM triphasique et dosage de L’AFP. Le critère de jugement principal était la récidive locale (habituellement évaluée à 15 % à 1 an).

Une ablation complète a été obtenue dans tous les cas, après une (n=33) ou deux (n=3) procédures, d’une durée moyenne de 30 mm (16 à 45 mm), en utilisant 2 à 4 électrodes (moyenne 3 électrodes). La moyenne d’énergie délivrée par procédure était de 112 kj (40 à 220 kj). Après un suivi moyen de 9,7±7,2 mois (supérieur à 12 mois pour 14 patients), aucune progression tumorale locale n’a été détectée. 4 patients ont présenté une récidive à distance. Deux patients sont décédés dans les 3 mois qui ont suivi la procédure. Il s’agissait d’une infection du liquide d’ascite et d’une pneumopathie d’inhalation. Quatre complications mineures (1 cas d’ictère transitoire et 3 cas d’épanchement pleural) ont été observées.

La radiofréquence multipolaire en technique no touch semble être en mesure d’assurer le contrôle tumoral local des petits CHC.