P.157 Traitement par anticorps anti-TNF des sténoses intestinales crohniennes symptomatiques avec indication chirurgicale : résultats d’une étude pilote prospective monocentrique - 28/12/09
Résumé |
Introduction |
La résection intestinale est proposée en cas de sténose intestinale crohnienne, après échec ou intolérance des corticoïdes et/ou des immunosuppresseurs. Dans cette situation, les anticorps anti-TNF sont habituellement évités en raison du risque potentiel d’aggravation de la sténose. En période pré-opératoire, la corticothérapie, la dénutrition et l’hypoalbuminémie sont des facteurs de risques de stomie et de résection étendue. Cette étude pilote a pour but d’évaluer si un traitement préopératoire par anticorps anti-TNF, en cas de maladie de Crohn sténosante résistante à un traitement conventionnel, peut permettre d’éviter la chirurgie prévue ou d’en améliorer les conditions.
Patients et Méthodes |
Entre janvier 2006 et mars 2008, tous les patients programmés pour une résection intestinale pour sténose symptomatique ont été systématiquement rediscutés pour recevoir un traitement d’induction préopératoire par anti-TNF. Les critères d’exclusion étaient l’absence de signes inflammatoires biologique (CRP<10mg/L) et/ou morphologique (absence de rehaussement pariétal intestinal en IRM ou tomodensitométrie). Les patients inclus, après recueil du consentement éclairé, ont reçu un traitement d’induction par anticorps anti-TNF dans les 8 semaines précédant la chirurgie prévue. L’évolution des symptômes, le maintien on non de l’indication opératoire, les caractéristiques opératoires et la morbi-mortalité post-opératoire (à 60 jours) ont été évalués et comparés à un groupe contrôle de 22 patients (opérés pour sténose intestinale symptomatique crohnienne) appariés pour le sexe, l’âge et le type de chirurgie.
Résultats |
Quatorze patients ont été exclus. Treize patients ont reçu un traitement pré-opératoire par anticorps anti-TNF [infliximab (n=9), adalimumab (n=4)] pour une sténose iléale (n=6), une sténose duodénale (n=1) et des sténoses étagées du grêle (n=6). Les deux groupes (anti-TNF+ et anti-TNF−) étaient équivalents en termes de traitements par corticoïdes et immunosuppresseurs, d’indice de masse corporelle et d’albuminémie. Chez 2/13 patients (sténose duodénale et sténoses étagées), la chirurgie a pu être évitée en raison de l’efficacité du traitement (poursuivi en entretien) sur les symptômes obstructifs, avec des suivis respectifs de 11 et 23 mois. Chez 11/13 patients opérés après traitement par anticorps anti-TNF, le nombre moyen d’injections/perfusions était de 2,7 (± 0,9) et le délai moyen entre la dernière administration et l’intervention était de 25,3 (± 9,8) jours. Aucun décès post-opératoire n’était noté. La durée d’hospitalisation post-opératoire [8,5 (± 5,3) et 8,3 (± 5,1) jours] le taux de complication post-opératoire (18 % et 20 %) et le nombre de stomies [2/11 (18 %) et 4/22 (18 %)] étaient équivalents dans les groupes anti-TNF+ et anti-TNF− (NS).
Conclusion |
Un traitement par anticorps anti-TNF dans les 8 semaines précédant une résection intestinale programmée pour maladie de Crohn sténosante symptomatique permet, dans certains cas, d’éviter la chirurgie à moyen terme. Ce traitement ne s’accompagne pas d’une augmentation de la morbi-mortalité post-opératoire. Ces résultats poussent à la mise en place d’un essai contrôlé randomisé pour évaluer cette stratégie thérapeutique.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Vol 33 - N° 3S1
P. A97 - mars 2009 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.