La carrière hospitalière et universitaire d’Édouard Brissaud a été exemplaire : externe, interne, chef de clinique, médecin des hôpitaux, chef de service, agrégé, intérimaire de la chaire de clinique des maladies du système nerveux après la mort de Charcot, professeur d’histoire de la médecine, professeur de pathologie médicale, membre de l’Académie de médecine.

Il avait une personnalité exceptionnelle. D’une intelligence merveilleuse, il était facétieux, primesautier. Sa famille était composée d’artistes célèbres en leur siècle, comédiens, chanteurs lyriques, dessinateurs, peintres. Libre-penseur et dreyfusard, il vivait dans un entourage amical de littérateurs et d’artistes. Une tumeur cérébrale l’emporta en pleine activité, à l’âge de 57 ans.

Son œuvre neurologique était considérable. Co-fondateur avec Pierre Marie de la Revue Neurologique, membre fondateur de la Société de neurologie, il publia de nombreux articles touchant à tous les domaines de la neurologie, mais aussi à divers champs de la pathologie générale. Ses Leçons sur les maladies du système nerveux étaient très appréciées. Il laissa son nom à plusieurs syndromes, comme la chorée variable des dégénérés, l’infantilisme type Brissaud, le syndrome alterne de Sicard-Brissaud ou encore la sinistrose. En histoire de la médecine, il s’illustra par le petit chef-d’œuvre que représente l’Histoire des expressions populaires en médecine.