Il s’agit d’ une étude transversale à visée descriptive qui a eu lieu du mois de juillet jusqu’à mi-octobre de l’année 2007 menée chez des patients atteints de cancer. Une étude parallèle a été menée chez le personnel médical. Les participants ont été évalués à l’aide d’un questionnaire.

L’échantillon comportait 97 patients dont 84 % de femmes. L’âge médian était de 45 ans. Quatre-vingt-un pour cent des personnes étaient mariés. Les cancers impliquant un organe sexuel et/ou génital représentaient 58 % des différentes localisations.

Vingt pour cent des personnes mariées ont vu leur statut matrimonial changer après le diagnostic. Vingt-huit praticiens ont été interrogés, 100 % du personnel pense que le cancer affecte la vie sexuelle des patients. La plupart des interrogés (97 %) pensent que l’amélioration de la vie sexuelle des patients améliorerait leur qualité de vie. Les causes évoquées par le personnel pour expliquer leur absence de communication sur le sujet sont : absence de demande du patient : 50 % ; difficultés de communication sur le sujet : 42 % ; conditions de travail, contraintes pratiques : 42 % ; absence d’intimité avec le patient : 50 %.

L’influence du cancer sur la sexualité représente au Maroc un sujet délicat et peu exploré, où le tabou du sexe s’associe à la crainte magique du cancer. Il ressort de cette enquête, que le manque de communication constitue l’un des principaux problèmes lorsqu’il s’agit de reconnaître et de traiter les problèmes sexuels. La mise en place d’un programme d’information des patients améliorerait considérablement leur prise en charge.