La claustration est un symptôme qui a intéressé très tôt la psychiatrie. Elle signe de façon quasi pathognomonique la présence d’un trouble mental associé. Le collectionnisme est également interprété comme le plus souvent pathologique, qu’il soit isolé ou associé à une kleptomanie. Le syndrome de Diogène, de description récente puisque datant de 1975, a la particularité de réunir claustration et collectionnisme. Ce syndrome est le plus souvent l’expression d’une pathologie psychiatrique dont l’étiologie peut varier, les plus fréquentes étant la démence sénile, une schizophrénie ou un retard mental. Nous décrivons dans cet article une observation originale de syndrome de Diogène. Il s’agit d’un cas atypique par sa présentation clinique : homme jeune, avec implication médicolégale. La problématique sera de démêler une intrication entre kleptomanie, collectionnisme et vol par vengeance afin de déterminer le degré de responsabilité pénale. Enfin, une donnée généralement négligée sera abordée ici, celle de l’implication du regard de l’autre dans la claustration.

Social withdrawal is a pathognomonic behaviour that is consistently associated with mental illnesses. Compulsive hoarding can also be interpreted as a pathological behaviour, even when it does not involve kleptomania. Diogenes syndrome (DS) was first described in 1975, and is characterized by both behaviours – social withdrawal and compulsive hoarding. Even though it is often the manifestation of a psychiatric condition, its aetiology is diverse. The most frequent ones are however: dementia, schizophrenia and mental retardation. In this study, we describe an atypical case presenting with DS. Il consists of a young man, seen in a forensic setting, who had been diagnosed with kleptomania in the past, presents with compulsive hoarding, and whose recent thefts were fuelled by revenge. Finally, to our knowledge, the way social withdrawal is viewed is seldom taken into account. We analyse its implication on social withdrawal.