Évaluation de l’utilité du test au sérum autologue dans l’urticaire chronique idiopathique : étude rétrospective chez 74 patients - 29/06/10
pages | 7 |
Iconographies | 1 |
Vidéos | 0 |
Autres | 0 |
Résumé |
Introduction |
L’urticaire chronique (UC) est une maladie invalidante. Les patients et leurs médecins sont souvent demandeurs d’une explication étiologique. Des études ont suggéré que l’UC était liée à la présence d’auto-anticorps sériques qui peuvent être mis en évidence par un test intradermique au sérum autologue (TSA).
Objectifs |
Confirmer la fréquence de positivité du TSA dans l’UC et évaluer l’utilité pratique de ce test en recherchant une corrélation entre son résultat et la sévérité de l’urticaire (résistance aux anti-H1, score d’activité, durée d’évolution).
Patients et méthodes |
Les patients adressés pour UC entre le 1 octobre 2001 et le 31 mars 2005 ont fait l’objet d’explorations standardisées incluant interrogatoire, examen clinique, tests physiques, NFS, VS, CRP et recherche d’anti-thyroperoxydase (anti-TPO). Il leur a été proposé en outre de réaliser un TSA. Les critères d’inclusion étaient l’absence de cause trouvée à l’urticaire, l’acceptation du protocole incluant le prélèvement sanguin puis l’injection du TSA trois semaines plus tard, la réalisation des sérodiagnostics pour les hépatites B et C et le VIH, l’arrêt des anti-H1 et des corticoïdes. Les critères d’exclusion étaient l’existence d’un dermographisme, d’une urticaire physique, d’une vascularite urticarienne, l’absence d’arrêt des anti-H1 ou des corticoïdes. En avril 2006, nous avons contacté par courrier les patients pour préciser l’évolution de leur urticaire et de son traitement.
Résultats |
Soixante-quatorze patients (67 femmes et sept hommes) âgés en moyenne de 43 ans ont été inclus. Le TSA était positif chez 43 patients (58 %,) et négatif chez 31 (42 %). La seule différence notable, bien que statistiquement non significative (p=0,23), entre les patients à TSA positif et ceux à TSA négatif, était la présence d’anti-TPO chez 24 % des premiers contre 12 % des seconds. La survenue d’un angio-œdème, la durée de l’UC, son score de sévérité, l’inefficacité relative des anti-H1, le recours aux corticoïdes ou à la ciclosporine étaient comparables dans les deux groupes.
Discussion |
Le TSA est positif chez les patients ayant une UC, dans 58 % des cas de notre étude et dans la littérature avec une sensibilité estimée autour de 70 % et une spécificité proche de 80 %. Mais si ce test peut aider à faire mieux comprendre la maladie au patient et ainsi à éviter de chercher vainement une autre cause ou de prescrire inutilement l’éviction d’allergènes alimentaires, notre étude montre que le résultat positif ou négatif du TSA n’a aucune répercussion sur le traitement et n’est pas associé à une plus grande sévérité de l’urticaire ni à une plus grande résistance au traitement. De ce fait, nous ne recommandons donc pas la pratique de cet examen en routine.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Summary |
Background |
Chronic urticaria (CU) is a debilitating disease, and patients and their physicians often seek an aetiological explanation. Studies have suggested that idiopathic CU is associated with the presence of serum auto-antibodies that may be detected by autologous serum skin test (ASST).
Aim |
To confirm the frequency of positivity of ASST and to evaluate its usefulness and possible correlation with the severity of urticaria (greater resistance to AH1, greater activity score or longer duration).
Patients and methods |
Patients referred for CU between 1 October 2001 and 31 March 2005 were submitted to standardized explorations including clinical examination, physical tests, CBC, ESR, CRP and anti-thyroperoxidase antibodies, and an ASST was ordered. Inclusion criteria included no discernible cause of CU, acceptance of the protocol, including blood sampling and injection of ASST 3 weeks later, serological tests for HBV, HCV and HIV, and discontinuation of anti-H1 agents and corticosteroids. Exclusion criteria comprised the presence of dermographism, physical urticaria, urticarial vasculitis, and failure to discontinue anti-H1 drugs or corticosteroids. In April 2006, we contacted patients by mail to assess their current treatment, their CU activity score or its resolution.
Results |
Seventy-four patients (67 women, seven men) of mean age 43 years were included. ASST was positive in 43 patients (58 %) and negative in 31 (42 %). The only noticeable difference, although not statistically significant (p=0.23), was a positive anti-thyroperoxidase antibody result in 12 % of patients with negative ASST versus 24 % of patients with positive ASST. The occurrence of angioedema, the duration of CU, the severity score, the relative inefficiency of AH1 and the use of corticosteroids or cyclosporine were similar between the two groups.
Discussion |
ASST was positive in more than half of the patients with idiopathic CU both in our study and in the literature, with sensitivity of around 70 % and specificity approaching 80 %. However, while this test can help patients understand their disease better and avoid both a fruitless search for other causes and unnecessary proscription of food allergens, our study shows that positive or negative ASST results have no bearing on treatment and are not associated with greater severity of urticaria or greater resistance to treatment. Consequently, we do not recommend routine use of ASST in patients presenting idiopathic CU.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Mots clés : Urticaire chronique, Test au sérum autologue, Test diagnostique, Utilité, Auto-questionnaire
Keywords : Chronic urticaria, Autologous serum skin test, Diagnostic test, Usefulness, Self-administered questionnaire
Plan
Vol 137 - N° 6-7
P. 444-450 - juin 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Bienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’achat d’article à l’unité est indisponible à l’heure actuelle.
Déjà abonné à cette revue ?