La prise en charge des enfants infectés par le VIH dans les pays à ressources limité rencontre de nombreuses difficultés dont celle des enfants perdus de vue après leur enrôlement.

Décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques des enfants perdus de vue au cours de leur suivi dans l’unité de prise en charge pédiatrique du CHU de Cocody.

Il s’agit d’une enquête rétrospective à visée descriptive portant sur 54 enfants enrôlés dans le service pour leur infection à VIH de Novembre 2005 à Décembre 2009 et déclarés perdus de vue c’est à dire n’ayant plus eu de contacts avec le centre depuis une période de six mois.

Le taux de perdus de vue était de 18,4 %. L’âge moyen des enfants était de 4 ans avec des extrêmes allant de 3 mois à 14 ans et un quart d’entre eux avaient moins d’an (26,4 %). Le sex ratio était de 0,7. La majorité des enfants (75,9 %) habitait à Abidjan et sa banlieue et moins de la moitié des parents (46,3 %) avait un contact téléphonique.

44,4 % des enfants appartenaient à la catégorie C de la classification CDC. La majorité des enfants a été mis sous cotrimoxazole (68,5 %) et était éligible au traitement anti rétroviral (77,8 %). Le traitement a pu être institué chez seulement 23 enfants (42,6 %) et le protocole utilisé était 2 IN + 1 INN (100 %). 45 % des enfants ont été perdus de vue avant leur mis sous traitement car ne sont plus revenus au centre après la réalisation du bilan initial. Les enfants étaient le plus souvent accompagnés en consultation par leur mère (77,8 %). Le nombre de contact variait de 1 à 10 avec une durée moyenne de suivi de 3 mois.

Toutes les mères étaient séropositives tandis que la sérologie des pères n’était renseignée que dans 31,5 % des cas. On notait 12 % de décès maternel.

La connaissance du statut sérologique de toute la famille reste primordiale pour une prise en charge optimale de l’enfant infecté par le VIH.