A., quinze ans, est amenée dans les bras de son père aux urgences pédiatriques pour une hépatite aiguë. Le bilan biologique fait en externe retrouvait une élévation des transaminases à 4 fois la normale. À son arrivée elle présente une dénutrition majeure compliquée par : une hypothermie inférieure à 35°C, une tension artérielle systolique inférieure à 80 mmHg, une bradycardie inférieure à 40 battements par minute, une hypoglycémie inférieure à 0,4 g/L, un Indice de Masse Corporel (IMC) inférieur à 13 kg/m² avec perte de 38% de son poids en cinq mois et une aphagie totale depuis deux semaines. A. est suivie depuis l’âge de trois ans pour un surpoids à + 3 DS. Elle est déscolarisée depuis quatre ans et poursuit un régime alimentaire au domicile contrôlé par sa mère. À quatorze ans, survenue d’une cassure nette de sa courbe pondérale et infléchissement de l’IMC de 19 kg/m² à 11 kg/m² en cinq mois. La prise en charge médicale est prudente tant sur le plan nutritionnel (risque iatrogène de syndrome de renutrition inapropriée) que sur le plan psychiatrique (tableau de psychose). La situation familiale conduit au signalement au juge des enfants et au placement pour soins de l’adolescente. Les Troubles du Comportement Alimentaire peuvent révéler des situations de maltraitance.