La connaissance des rythmes biologiques a permis de mieux comprendre en quoi des drogues utilisées en anesthésie réanimation pouvaient avoir des effets différents selon le moment de leur administration dans le nycthèmère. Ces effets chronopharmacologiques sont à l’heure actuelle expliqués par les rythmes biologiques modifiant à la fois les paramètres pharmacocinétiques et les paramètres pharmacodynamiques de ces substances. Il en est ainsi des anesthésiques généraux et locaux, des analgésiques et des antibiotiques. Mais des données récentes mettent en évidence également que les anesthésiques généraux, probablement de part leurs effets cérébraux, modifient également la régulation des rythmes biologiques, qu’il s’agisse du rythme veille-sommeil ou du rythme de la température endogène. Cette désynchronisation des rythmes biologiques peut s’accompagner de modification de la sécrétion circadienne de nombreuses substances, notamment hormonales. Enfin, des rythmes biologiques ont été décrits en ce qui concerne la douleur, et tout récemment, le fonctionnement du système cardiovasculaire. La notion de rythme biologique doit être présente à l’esprit non seulement lors de la prise en charge clinique des patients mais également lors de la réalisation des études dans le domaine de l’anesthésie, la douleur et la réanimation.

Knowledge of biological rhythms has led to better understanding of the time-of-day dependent effects of anaesthetic drugs. These chronopharmacological effects are currently explained by the biological rhythms modulating the pharmacokinetic, toxic and pharmacodynamic parameters of these substances. Such effect has been described for general anesthetics, local anaesthetics, analgesics as well as for antibiotics. But recent data also highlight that general anaesthetics, probably part of their brain effects, also alter the regulation of biological rhythms, including the sleep-wake or the endogenous circadian temperature rhythms. This desynchronization of biological rhythms can led to disturbance of the circadian secretion of many substances, including hormones. Finally, biological rhythms have been also described with regard to physiology of pain and cardiovascular physiopathology. The concept of biological rhythm should be present in mind not only for the clinical management of patients but also for setting studies in the field of anaesthesia, pain and intensive care.