Les ouvriers en Europe centrale : la dissolution d’une catégorie sociale dans les statistiques - 18/08/10

Doi : 10.1016/j.soctra.2010.06.008 
Marie Plessz
Observatoire sociologique du changement, Sciences Po/CNRS, 27, rue Saint-Guillaume, 75337 Paris cedex, France 

Auteur correspondant. INRA-ALISS, 65, boulevard de Brandebourg, 94205 Ivry-sur-Seine, France.

Résumé

En Europe centrale le statut économique et symbolique des ouvriers s’est singulièrement dégradé avec la fin du communisme. Quelle est la visibilité des ouvriers dans les statistiques et les recherches sociologiques sous le communisme et après 1989 ? Les ouvriers en tant que catégorie sociale sont-ils d’autant plus visibles dans la production scientifique qu’ils ont des conditions d’existence propres et une identité collective forte ? Sous le communisme, il est difficile de parler de classe ouvrière, pour des raisons différentes en Pologne et en Tchécoslovaquie, alors même que les autorités communistes appuient leur légitimité sur ce groupe. Après 1989, on est frappé par l’invisibilité des ouvriers dans la statistique publique comme dans les publications sociologiques. L’adoption de la Classification internationale type des professions (CITP) en Europe centrale, et la façon dont les instituts nationaux de statistiques les mobilisent dans leurs publications, brouillent les limites de la catégorie d’ouvrier. Ensuite, les sociologues s’intéressent peu aux ouvriers après 1989 : nous proposons quelques explications à ces choix de recherche. Enfin, nous tirons parti des quelques travaux ethnographiques, publiés souvent par des chercheurs occidentaux, pour souligner l’ambiguïté des discours sociologiques sur les ouvriers. La comparaison entre la CITP et le code des Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) montre l’intérêt et la difficulté pour les sociologues de construire des nomenclatures satisfaisantes pour eux et pour les instituts de statistiques.

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Abstract

In central Europe, the economic and symbolic status of blue-collar workers has considerably declined since the end of Communism. How visible were workers in official statistics and in sociological research under Communism and afterwards? Do workers as a social category gain visibility in scientific research when they have specific conditions of existence and a strong collective identity? For different reasons in Poland and Czechoslovakia, it is hard to talk about a working class under Communism even though authorities grounded their legitimacy on this class. After 1989, workers became invisible in both official statistics and sociology. Owing to the adoption of the International standard classification of occupations (ISCO) in central Europe and the use that national institutes of statistics have made of it in their publications, the boundary of the worker category has blurred. Since 1989, sociologists have shown little interest in workers for reasons that are discussed. A few case studies (mostly by Western academics) are mentioned to draw attention to the ambiguity surrounding this social category in sociology. A comparison between the ISCO and the french scheme Professions et Catégories socioprofessionnelles (PCS) shows the interest (and difficulty) that sociologists have in constructing nomenclatures that satisfy both them and statistical offices.

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Mots clés : Classe ouvrière, Europe centrale, Postcommunisme, Catégories socioprofessionnelles

Keywords : Working class, Post-Communism, Class schemes, Central Europe


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Vol 52 - N° 3

P. 340-358 - juillet 2010 Retour au numéro
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