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Prise en charge médicale de la grève de la faim en milieu carcéral - 05/10/10

Management of the hunger strike in prison

Doi : 10.1016/j.lpm.2010.01.012 
Stéphanie Fayeulle 1, , Frédéric Renou 1, Emmanuel Protais 2, Valéry Hédouin 3, Guillaume Wartel 4, Jean-Luc Yvin 1
1 Service de médecine interne, maladies infectieuses, UCSA, centre hospitalier régional Félix-Guyon, 97400 Saint-Denis, Réunion 
2 UCSA de Lille-Loos-Sequedin, centre hospitalier Régional de Lille, 59000 Lille, France 
3 UCSA de Loos-Lez-Lille de Lille-Sequedin, UHSI, centre hospitalier régional universitaire de Lille, 59000 Lille, France 
4 Service de médecine polyvalente, centre hospitalier régional Félix-Guyon, 97400 Saint-Denis, Réunion 

Stéphanie Fayeulle, 12, chemin de la Cigale, 97460 Saint-Paul, Réunion.

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Summary

Introduction

Entering prison can feed pre-existent behavior of demands or generate them. Several means of expression are then used. Hunger strike is an average privileged act. It belongs to prison culture.

Objective

Estimate how practitioners working in prison take care of the hunger strikers.

Methodology

The study, realised in 2008, was led with all the Units of Consultations and Ambulatory Care in France. It is a declarative investigation where a medical testimony by unit was asked.

Results

From 174 “maisons d’arrêt” and establishments for punishment in France, 95 answers were obtained. This situation was already seen by 98,8% of the doctors. The motives for hunger strike were mainly judicial for “maisons d’arrêt” (70,1%) and prison motives for detention centers (68,7%). Mainly, doctors opted for a neutral attitude (63% of the cases). The hunger strikes were mostly brief (less than a week in 85% of the cases). Only 5,5% of the doctors proposed written information concerning the risks incurred during a fast. A doctor in 4 approximately (23%) was already witness to complications due to fasting. The fact that a patient may refuse care makes the medical approach difficult. Faced with such a situation, 45% of the doctors privileged their duty of care, 28% respected the patient’s wishes, and 27% did not pronounce. From a therapeutic point of view, the place of treatment using vitamins was rarely recognized (32,7%).

Discussion

Hunger strike is rarely severe, but it is rather frequent in prison so that every doctor working there will be confronted with it. The refeeding syndrome seems often ignored. The coverage of hunger strike is governed by the law, but ethical questions stay in the appreciation of every doctor.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Résumé

Introduction

L’entrée en prison peut alimenter des comportements de revendication préexistants ou les générer. La grève de la faim est un moyen d’action qui appartient à la culture carcérale.

Objectif

Connaître la prise en charge des grévistes de la faim auprès des médecins travaillant en milieu carcéral.

Méthodes

L’étude, réalisée en 2008, a été conduite auprès de toutes les Unités de Consultations et de Soins Ambulatoires de France. Il s’agissait d’une enquête déclarative où un témoignage médical par Unité de Consultation et de Soins Ambulatoires a été demandé.

Résultats

Sur les 174 maisons d’arrêt et établissements pour peine en France, 95 réponses ont été obtenues. Quatre-vingt-quatorze médecins (98,8 %) avaient été confrontés à cette situation. Les motifs de grève de la faim ont été principalement judiciaires pour les maisons d’arrêt (70,1 %) et pénitentiaires pour les centres de détention (68,7 %). Les médecins ont opté majoritairement pour une attitude neutre (63 % des cas). Les grèves de la faim ont été le plus souvent brèves (moins d’une semaine dans 85 % des cas). Seuls 5,5 % des médecins ont proposé une information écrite concernant les risques encourus lors d’un jeûne. Un médecin sur 4 environ (23 %) a déjà été témoin de complications liées au jeûne. Face au refus de soins, 45 % des médecins ont privilégié leur devoir de soignants, 28 % ont prôné le respect de la volonté du patient, et 27 % ne se sont pas prononcés. D’un point de vue thérapeutique, la place de la vitaminothérapie n’a été que rarement reconnue (32,7 %).

Discussion

La grève de la faim est un phénomène suffisamment fréquent en milieu carcéral pour que tout médecin y exerçant s’y trouve un jour confronté. Le syndrome de renutrition inappropriée est ignoré. La prise en charge d’une grève de la faim est régie par la loi, mais des questions d’ordre éthique restent à l’appréciation de chaque praticien.

Ce qui était connu

La grève de la faim est un phénomène courant en prison.
Les complications sont rares mais potentiellement graves.
Ce problème soulève un débat d’ordre éthique, confrontant le refus de soins du patient au devoir de porter assistance du médecin.

Ce qu’apporte cet article

Des informations écrites concernant les risques encourus au cours de la grève de la faim sont rarement données.
L’apport de vitamine B1 au cours du jeûne n’est pas souvent proposé.
Les complications liées à la renutrition (syndrome de renutrition inapproprié) sont souvent ignorées.
Les textes réglementaires concernant le « devoir » du médecin face à l’administration pénitentiaire lors d’une grève de la faim sont méconnus.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

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Vol 39 - N° 10

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