L'anesthésie des animaux pour les expérimentations est une nécessité éthique et méthodologique. La plupart des anesthésiques utilisés chez l'homme peuvent l'être chez l'animal. Il existe des anesthésiques spécifiques à usage vétérinaire. La réponse aux différents produits anesthésiques peut être variable d'une espèce à l'autre. Chez la plupart des grands animaux l'induction anesthésique est possible par voie intraveineuse. En raison des difficultés de contention et de ponction veineuse chez les petits rongeurs, plusieurs anesthésiques peuvent être injectés par voie intrapéritonéale ou intramusculaire. L'inconvénient principal de ces voies d'administration est l'impossibilité d'ajuster les doses en fonction de la réponse de l'animal. Pour les animaux de taille comparable à l'homme, la majorité du matériel d'anesthésie peut être utilisé. Des modifications de technique peuvent être nécessaires pour des animaux plus petits. La surveillance de l'électrocardiogramme, de la pression artérielle, du volume courant, du CO₂ expiré, de la saturation en oxygène, de la température et éventuellement du débit cardiaque, permet de juger de la qualité et de la tolérance de l'anesthésie. Au cours des expérimentations animales, les produits anesthésiques ou leurs effets secondaires peuvent modifier les résultats. Dans la plupart des publications, aucune mention n'est faite aux interférences possibles entre l'anesthésie des animaux et les résultats obtenus. Les extrapolations entre différentes espèces animales et entre les animaux et l'homme en ce qui concerne les effets des médicaments anesthésiques sont extrêmement difficiles. Il existe de grandes différences entre ce qui peut être observé in vitro et ce qui est observé sur l'animal entier. Les effets d'un produit anesthésique peuvent être totalement différents si celui-ci est utilisé seul ou en association avec d'autres anesthésiques. Le même agent anesthésique peut avoir des effets totalement opposés dans des territoires ou des organes différents et même présenter des effets paradoxaux d'un modèle à l'autre. Les effets secondaires de l'anesthésie (hypoventilation, hypotension, refroidissement…) doivent être contrôlés si l'on veut pouvoir interpréter les résultats. Toute validation d'un nouveau modèle expérimental devrait, de façon systématique, discuter les interférences possibles entre l'anesthésie et les résultats de l'expérimentation, voire comparer les résultats du modèle avec différents protocoles anesthésiques.

The use of experimental animals requires anaesthesia to provide immobility and analgesia. Animals require anaesthesia not only for ethical reasons but also because pain and stress can alter the quality of research results. Recognition of pain, and its treatment is important throughout the procedure. Before anaesthesia, animals are acclimated and rehydrated. Except in small rodents and in ruminants, in order to avoid vomiting, a fast of 8 to 12 hours before anaesthesia is recommended. In order to protect animals against suffering and distress during transfer, restraint and management, a premedication is administered. Most human anaesthetic products can be used in animals. There are some specific veterinary anaesthetics. Moreover, the anaesthetic effects could be different from specie to an other. In most big animals, induction is realized by intravenous administration. In small rodents, venous puncture and contention could be difficult, and anaesthetic agents may be injected via intraperitoneal or intramuscular way. The principal inconvenient of these administration routes is the impossibility to adjust dose to animal response. In large animals, human anaesthesia material can be used. Some technical adaptations could be necessary in smaller animals. In rodents or in neonatology, specific devices are recommended. ECG, arterial pressure, tidal volume, expired CO₂ and oxygen saturation monitoring assess quality of, and tolerance to anaesthesia. If animals are awaked after anaesthesia, postoperative management is closed to human clinical problems. During animal experimentations, anaesthesia may interact with results. All anaesthetic drugs alter normal physiology in some way and may confound physiologic results. In the literature, most publications do not mention this possible interaction. Investigators need to understand how animals are affected by anaesthetic drugs in order to formulate anaesthetic protocols with minimal effects on data. Extrapolation between different animal species and human and animals about the effects of anaesthetic agents are very hazardous. Great differences exist between the effects observed in vitro and in whole animals. The effects of the anaesthetics could be totally different if they are used alone or in association. The same anaesthetic could have opposite effects from an organ to another. For results validation, the anaesthesia side effects (hypoventilation, hypotension, cooling…) have to be minimized. All new experimental models should require discussing the possible interferences between anaesthesia and results and to compare results obtained with different anaesthetic protocols.