Nous rapportons une série rétrospective de 27 cas de transferts en îlot homodigitaux de l’interphalangienne distale pour remplacer l’interphalangienne proximale détruite. Les résultats de la série sont confrontés aux autres techniques de reconstruction disponibles afin de préciser la place des transferts articulaires pédiculés principalement au niveau de l’interphalangienne proximale qui représente l’épicentre de la chirurgie de la main.

La série comprend 27 cas de destruction de l’interphalangienne proximale avec préservation de l’interphalangienne distale, de l’appareil fléchisseurs et des pédicules vasculonerveux. La moyenne d’âge était de 32ans, 26 hommes, tous travailleurs manuels. Tous les doigts longs ont été concernés, principalement le majeur (13 cas) et l’annulaire (dix cas).

Aucun échec vasculaire n’est à déplorer. La cotation de la douleur sur une échelle visuelle numérique est passée de 7 en préopératoire à 2 en postopératoire. L’arc de mobilité moyen obtenu est de 41. La force de poigne est de 54 % par rapport à l’autre côté. L’arrêt de travail moyen a été de sept mois. Les rares complications sont toutes dues à une faute technique ce qui souligne la difficulté de cette intervention. Ce transfert mérite néanmoins d’être utilisé car il donne une mobilité bien supérieure à toutes les autres procédures proposées pour reconstruire une articulation digitale.

La reconstruction des pertes de substances étendues des articulations digitales n’est toujours pas résolue, surtout au niveau de l’interphalangienne proximale qui représente le centre anatomique et fonctionnel de la chaîne articulaire digitale. Dans certains cas bien ciblés et surtout en présence d’un doigt banque, elle mérite cependant d’être appliquée.

We report a retrospective series of 27 cases of composite island homodigital distal interphalangeal joint to replace proximal destroyed interphalangeal joint. Results of our series are compared with other procedures available in order to specify the place of pedicled articular transfers mainly for the proximal interphalangeal joint which is recognized as the most important joint in the finger.

The series included 27 cases of destroyed proximal interphalangeal joints with preservation of the distal interphalangeal joint, the flexor tendon and vascular pedicles. The mean age was 32years, 26 male, all manual workers. All fingers were concerned mainly the third (13 cases) and the fourth (10 cases).

No vascular failure. Pain cotation improved from 7 preoperatively to 2 postoperatively. Average flexion-extension motion arc was 43°. The grip strength was 54% compared to the opposite side. The average time off work was 7months. Complications were few, all of them due to technical imperfections underlining the difficulty of this procedure. This transfer deserves his use due to the better mobility he gives compared to the other techniques available.

Reconstruction of important articular loss of substance in a digit remains an unsolved problem, especially for the proximal interphalangeal joint representing the anatomical and functional center of the digit. However, in certain good indications, especially in emergency it deserves to be used.