O014 - Tolérance et efficacité de la nutrition entérale chez les enfants atteints de tumeurs osseuses (ostéosarcomes et sarcomes d’Ewing) - 07/12/10
A* Lautridou [1],
N Corradini [2],
S De Napoli Cocci [3],
A Hamel [3],
D Caldari [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Décrire les modalités d’utilisation, la tolérance et l’efficacité de la nutrition entérale (NE), en particulier par gastrostomie, chez les enfants atteints de tumeurs osseuses (ostéosarcomes : OS, et sarcomes d’Ewing : SE).
Matériel et Méthodes. – Les dossiers de 51 patients traités pour une tumeur osseuse entre octobre 2002 et octobre 2009 dans un service d’oncologie pédiatrique, ont été revus rétrospectivement. Pour les enfants traités avant 2006, la NE était débutée sur sonde naso-gastrique (SNG) selon l’appréciation du médecin référent de l’enfant (groupe 1). Après 2006, la prise en charge était plus standardisée et la pose d’une gastrostomie percutanée endoscopique (GPE) était proposée systématiquement au diagnostic (groupe 2). Nous avons recueilli pour chaque groupe les modalités thérapeutiques, les données anthropométriques, la survenue de complications éventuelles, l’évolution générale.
Résultats. – Quarante et un enfants (âge médian 13,3 ans) inclus dans cette étude ont reçu une NE (après exclusion des patients traités en collaboration avec d’autres centres pour lesquels les données étaient incomplètes). Pour 15 enfants la NE a été débutée sur SNG (groupe 1), et tous les enfants du groupe 2 (n = 26) ont accepté la pose de GPE au diagnostic. La NE était débutée plus précocement dans le groupe 2 (16,5 jours versus 58 jours). Au diagnostic de la maladie, 5 enfants (12 %) étaient dénutris (Z-Score P/T < – 2DS), sans différence significative entre les deux groupes. Au début de la NE, le nombre d’enfants dénutris s’élèvait à 14 (34 %) et on dénombrait alors significativement plus de patients dénutris dans le groupe 1 : 6 enfants (soit 40 %) contre 3 (soit 11,5 %) dans le groupe 2, p = 0,04. Le Z-Score P/T médian était alors également plus bas dans le groupe 1 (– 1,72 DS) que dans le groupe 2 (– 0,92 DS), p = 0,04. Pendant la durée totale du traitement, le pour centage moyen d’enfants dénutris était plus faible dans le groupe 2 que dans le groupe 1 (9 % versus 19 %, p = 0,04). Il existait une augmentation significative du Z-Score P/T entre le début de la NE et la fin du traitement dans les 2 groupes. Nous n’avons pas observé de complications majeures liées à la GPE, mais on relève de nombreux épisodes d’inflammation cutanée péri-stomiale (55 % des patients avec en moyenne 1,1 épisode par patient), plus fréquemment chez les patients traités pour un SE, et en période d’aplasie (75 % des cas).
Conclusion. – Un soutien nutritionnel est nécessaire chez les patients atteints de tumeurs osseuses en raison du risque élevé de dénutrition. La pose d’une GPE d’emblée au diagnostic de la maladie, et le début rapide d’une NE permet d’anticiper efficacement la survenue ultérieure d’unedénutrition, avec une bonne tolérance. La formation de l’ensemble de l’équipe soignante est nécessaire afin de faciliter l’acceptation et la tolérance de la GPE.
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Vol 24 - N° S1
P. 28 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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