P005 - Effets d’une prise en charge associant exercice physique et modération alimentaire sur la fatigue, les douleurs musculaires et les sensations de faim chez des patientes obèses - 07/12/10
P* Noirez [1 et 2],
C Police [1 et 3],
J Raison [4],
C Moinard [2],
J-F Toussaint [3],
F Desgorces [1 et 3]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – La perte de poids dans les situations de surpoids et d’obésité semble bénéficier de l’association « régime alimentaire-activité physique ». Cependant, l’exercice physique et la restriction calorique en déséquilibrant la balance énergétique pourrait induire des réactions de faim et réduire les signaux de satiété. Les effets compensatoires du déséquilibre de la balance énergétique sont d’origine métabolique et comportementale. Une meilleure connaissance des effets des déficits induits par l’exercice physique à court terme et de la variabilité interindividuelle de ces réponses doit permettre de mieux gérer les programmes de réduction du poids de corps.
Matériel et Méthodes. – Nous avons observé 7 femmes obèses agées de 35,4 ± 7,32 ans (IMC : 37,3 ± 3,59 ; IPAQ habituel : 1 587 ± 383 kcal ; Prise alimentaire habituelle : 2 869,7 ± 280 kcal) lors de leur prise en charge sur 1 semaine en hôpital (Réduction de la prise alimentaire à 1 700 kcal ; Dépense énergétique journalière : IPAQ à 2 029 ± 126 kcal). Durant cette semaine, les sujets réalisent deux exercices physiques : court (40 min) et long (1 h 20). Nous avons évalué la balance énergétique, la dépense énergétique (à l’exercice, lors de la prise en charge, habituelle), les sensations de faim post exercice (18 à 19 h) et du lendemain au réveil (8 à 9 h), le niveau de sollicitation de l’exercice (fréquence cardiaque, perception de l’effort…), les douleurs musculaires retardées (DOMS) et l’humeur (Profile of mood state ; tension, dépression, colère, fatigue, confusion, vigueur).
Résultats. – La perte de poids semble faible 1 ± 0,3 kg. Le profil de l’humeur est amélioré sur l’ensemble des items. Aucune relation entre balance énergétique (– 749 ± 141 kcal) et sensations de faim n’est observée. En revanche, les DOMS sont corrélées à la dépense d’énergie induite par l’exercice (r = 0,68, p < 0,05) et à la dépense énergétique journalière habituelle (r = – 0,60, p < 0,05). Lors de l’exercice long (difficulté de l’effort 5,0 ± 1,7), une relation entre perception de l’effort et sensation de faim apparaît (r = 0,92, p < 0,05), lors de l’exercice court (perception de l’effort 3,4 ± 1,4) cette relation n’apparaît qu’avec les sensations de faim enregistrées à 18 h. En considérant le déséquilibre énergétique par rapport aux habitudes alimentaires (apports excédentaires de 1 280 kcal) le déséquilibre (jour 2) est alors de – 2 032 ± 273 kcal et non de – 638 ± 234 kcal. Ce déséquilibre fonction des habitudes est alors relié aux sensations de faim dans la soirée et matinée (à 18 h : r = – 0,59, p < 0,05), aux DOMS (r = – 0,71, p < 0,05) ; cette relation disparaît à partir du jour 4 de prise en charge.
Conclusion. – L’exercice long induit des effets compensatoires inverses aux objectifs visés par le programme (DOMS, sensations de faim) et positifs sur l’amélioration de l’humeur. Les effets compensatoires inverses sont observés lorsque la sollicitation par l’exercice est importante et lorsqu’il y a une modification rapide de la balance énergétique. La perception de l’effort pour contrôler l’exercice permettrait d’éviter l’apparition des courbatures et l’augmentation des sensations de faim.
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Vol 24 - N° S1
P. 52 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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