P013 - Enquête sur la perception sensorielle des patients atteints d’un cancer en cours de traitement oncologique - 07/12/10
A* Vaille [1],
M Jarlier [2],
J Meuric [3],
B Poirée [4],
F Duces [5],
S Buzzo [6],
P Senesse [2]
Voir les affiliationsIntroduction et But de l’étude. – Le but était d’évaluer les perceptions sensorielles des patients atteints d’un cancer en cours de traitement oncologique. Ce travail a été réalisé en partenariat avec une industrie agro-alimentaire montpelliéraine (Clarelia). L’ensemble des CRLC a été sollicité pour participer à cette enquête.
Matériel et Méthodes. – Le projet a démarré en mars 2009. Un auto-questionnaire patient était adressé à tous les centres anticancéreux comprenant une évaluation des modifications sensorielles secondaires aux traitements et une appréciation des prises alimentaires (texture, volume…).
Parmi les 5 centres qui ont répondu à l’enquête, 255 question-naires ont été complétés. Les critères d’inclusion étaient : d’avoir des effets secondaires dus aux traitements et affectant l’alimentation, un score OMS ≤ 2 et être âgé de plus de 18 ans. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel STATA.
Résultats. – Les principales pathologies des patients étaient : 27 % de cancer du sein, 25 % de cancer digestif, 13 % de cancer des voies aérodigestives supérieures. Les patients étaient traités dans 71 % des cas par chimiothérapie, 10 % par radio-chimiothérapie et 9 % par chirurgie. L’âge médian était de 61 ans [22-89], avec 40 % d’homme. L’EVA des ingesta était < 6 dans 43 % des cas (n = 53).
Parmi les modifications sensorielles, il était noté dans 51 % des cas une sensation d’écœurement (n = 110), 39 % une sensation de plénitude (n = 83), 35 % une modification de l’odorat (n = 91), 25 % des brûlures oropharyngées (n = 54) et 14 % une modification du goût (n = 36).
Les patients prenaient 3 repas par jour dans 90 % des cas (n = 230), le plus apprécié étant le petit déjeuner (56 %). Ils préféraient manger salé (57 %, n = 147) et chaud (58 %, n = 149). Parmi les 72 % (n = 184) des patients qui n’avaient pas une alimentation « en morceau », la texture de l’alimentation relevait une importance particulière pour 46 % (n = 85).
Quand un plat était proposé, les caractéristiques qui stimulaient l’appétit étaient, par ordre d’importance : le goût, l’aspect, l’odeur, la présentation, la consistance et la quantité.
Pour la prise de collations, les patients préféraient dans 46 % des cas des liquides (n = 118) : 43 % préféraient le sucré et 42 % n’avaient aucune préférence entre le sucré et le salé.
Conclusion. – L’anorexie est fréquente en cours de traitement oncologique. La sensation d’écœurement est présente pour plus de la moitié des patients. Il est donc important d’adapter les plats à leur goût (plutôt salé et chaud) sans modifier l’aspect. Moins de 50 % des patients préfèrent les collations sous forme liquide (le sucré correspondant à la majorité).
Plan
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Vol 24 - N° S1
P. 55-56 - décembre 2010 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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